Earth, wind and fire
Faut-il avoir vu Ne Zha pour apprécier Ne Zha 2 ? Non. Faut-il avoir vu Ne Zha pour comprendre Ne Zha 2 ? Pas vraiment. Attendez-vous toutefois à être perplexe durant la première partie du film, surtout si vous n’êtes pas familier avec L’Investiture des Dieux, roman si important pour la culture populaire chinoise qu’il a inspiré deux blockbusters de ce nouvel an 2025. Parce que le long-métrage démarre sur les chapeaux de roue avec la résurrection de ses deux héros, qui vont vite… fusionner en pleine bataille. Le reste, il faudra le deviner au fil des dialogues.
C’est le mot d’ordre de cette suite à 80 millions de dollars et le point commun des meilleures superproductions chinoises du moment : la générosité. Graphiquement très solide, Ne Zha 2 déploie un univers de fantasy coloré complètement délirant, pris d’assaut après quelques minutes seulement par une armée de requins et poulpes. Armée échappée d’un portail de téléportation fabriqué par les griffes magiques d’un dragon géant, et dont s’échappent des coulées de lave. En toute simplicité.

Durant les deux heures qui suivent, le rythme ne faiblit que rarement, régulièrement relancé par des retournements de situation et autres pugilats de castors. Un délire de fantasy propre au pays et à peu près aussi rafraichissant qu’amusant, d’autant que l’humour, bien que puéril, ne gâche pas complètement la fête, bien au contraire. Actuellement calé entre Star Wars épisode 7 et Titanic au classement mondial du box-office, le film ne démérite pas dans la catégorie divertissement.

Plein les mirettes
Dans la catégorie divertissement familial, même. Car contrairement à certains blockbusters d’animation récents, qui justifient leur fainéantise grâce à leur cible jeune, Ne Zha 2 est un spectacle total, qui comprend autant de moments de contemplation et de gags que… de bonnes bastons. Bien que le récit se concentre sur les péripéties d’un morveux doté de super-pouvoirs, il ne délaisse pas complètement sa dimension épique, et propose même des affrontements bien chorégraphiés, mis en scène avec efficacité.

Bien sûr, il reste un produit calibré pour plaire au plus grand nombre (et on peut dire que c’est une réussite), parfois un peu lisse. Massif dans tous les départements, il pourrait étendre davantage ses plus belles séquences et laisser un peu de place aux relations entre certains personnages, qui peinent à provoquer autant d’émotion qu’attendu. Mais il faut se rappeler qu’il s’agit bien d’une suite, soit un bac à jouets ouvert où le réalisateur Yu Yang s’amuse comme un petit fou. Et la plupart du temps, nous aussi.
On peut donc comprendre pourquoi Ne Zha 2 a connu un tel succès : il coche toutes les cases du divertissement de vacances, et a dû mettre des dragons brillants dans les yeux de bien des gosses, en Chine et ailleurs. On ne sait pas si ça vaut 2,1 milliards de dollars, mais ça vaut certainement le coup d’œil.

Je l’ai vu 2 fois dont une sur le plus grand écran IMax de : L’image/l’animation est superbe : j’ai rarement vu une aussi bonne qualité. L’histoire est dense avec des ages émotionnels, d’autres amusants, de l’action à grande échelle et une intrigue bien ficelée. Un chef d’œuvre tous public à ne pas manquer.