Une descente aux enfers féconde
Les trajectoires d’une détective hantée, d’un pasteur tourmenté et d’un assassin sous bracelet électronique s’entrechoquent dans une petite ville de province à l’occasion de la disparition d’une jeune fille. Adapté d’un webtoon, le scénario co-signé par Yeon Sang-Ho et l’auteur de bande dessinée Gyu Seok Choi narre la fuite en avant et la déchéance morale de son principal protagoniste.
En traitant de la foi, Yeon Sang-ho s’inscrit dans la continuité de sa série Hellbound, déjà sur Netflix avec le même duo à l’écriture. Celle-ci traitait du jugement dernier au moyen de créatures surnaturelles, quand Revelations délaisse l’aspect fantastique pour se concentrer sur les cas de conscience humains.
Le film nourrit ces questionnements via le calvaire du pasteur (Ryu Jun Yeol), convaincu de pouvoir justifier ses exactions par des signes divins… quitte à ne voir que ce qui l’arrange, et s’enfoncer dans un radicalisme intransigeant afin de noyer ses propres compromissions morales.

La policière hantée par la mort de sa sœur lui offre un parfait pendant, les délires mystiques du premier s’opposant à la rationalité contrariée de la seconde. Un regard qui se dérobe, un indice sciemment ignoré alimentent de judicieuses réflexions sur nos zones grises et nos tentations intimes.
Cette dialectique culmine dans un climax en forme d’ime mexicaine revisitée, qui confronte les fêlures et folies des uns et des autres dans un maelstrom tapageur un brin éreintant. Cette scène prend la forme d’un long plan-séquence, une manière sans doute d’honorer le gimmick de son inspiration assumée Alfonso Cuarón et de donner un peu de relief à une réalisation qui en manque par ailleurs.

Aussi fin qu’un prêche de fanatique
Si la réflexion est ionnante, la finesse n’est pas toujours de mise. Il faut en er par de nombreuses grosses ficelles et facilités, entre les coïncidences habilement récupérées par le film pour nourrir son propos et un « fou » aux fluctuations comportementales bien commodes.
Ce qu’il perd en subtilité, le scénario le gagne en efficacité, en plongeant son pasteur dans une spirale de dilemmes de plus en plus étouffants. Revelations s’inscrit dans la veine noire des thrillers coréens façon Memories of Murder de Bong Joon-Ho ou The Chaser de Na Hong-jin. Yeon Sang-ho puise dans la boite à outils du polar (pénombre, filature pluvieuse…) avec une teinte horrifique.

L’ambiguïté initiale des visions du pasteur génère un trouble bienvenu qui renforce le propos du film, à l’image de cette photographie détrempée par laquelle s’opère son basculement. De leur côté, les apparitions fantomatiques façon cosplay de Samara dans The Ring demeurent très classiques, sans être heureusement trop envahissantes.
Mais quel dommage que Revelations se sente obligé d’expliciter son propos au cours d’un final lourdingue. D’autant plus que cette verbalisation inutile se déploie en parallèle d’une ultime scène de « tension » qui tire bien trop en longueur au regard de son caractère convenu.
Revelations est disponible sur Netflix depuis le 21 mars 2025

Je viens de voir révélation et j,ai étais déçu. Depuis les film de bong joon ho Park chan wook et n’a Hong Jin je n,arrive plus à être emballer par les films coreen. Bon mais pas meilleur que ces aîné j,ai récemment vu phantom, Hunt, yaksha qui sont devenu des bon films mais qui ne vale pas un chaser j,ai rencontré le diable ou autre mademoiselle, new world ,strangers.
D’accord pour dire que Yeon Sang Ho s’est perdu en route. Ce réalisateur a fait un ou deux coups d’éclat (il y avait aussi ses courts d’animation), mais il s’est « perdu en route », comme vous le dites. Je pense aussi qu’il est sur trop de projets en même temps et se disperse, entre ses films, ses séries, ses webtoons, etc. Pas évident de tout gérer et on voit le résultat : c’est de plus en plus impersonnel. En gros, il est surcoté selon moi.
Sinon, je me permets un petit conseil perso : n’inversez pas les noms coréens ! Non seulement ça casse la musicalité des noms (qui sont conçus avec une certaine logique phonétique), mais c’est une super mauvaise décision SEO : personne ne va taper Sang-Ho Yeon et encore moins Hyun-Been Shin dans Google, je vous le garantis. En plus, Bong Joon Ho, Na Hong Jin et Ryu Jun Yeol ont droit à leur nom dans le bon ordre, eux ! 😀
Ce n’est que mon humble avis, faites-en ce que vous voulez. 😉