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Mad Max : on a classé les films, du pire (moins bon) au meilleur (absolu chef-d’œuvre)

25 mai 2024
MAJ : 14 novembre 2024
Mad Max : notre classement des Mad Max

La sortie de Furiosa, l’apocalypse écologique à venir… Toutes les occasions sont bonnes pour revenir sur la saga Mad Max, à travers un classement.

Grâce au triomphe critique deFuriosa : Une saga Mad Max. Et une fois de plus, la rédaction d’Ecran Large en a pris plein la tronche.

Car la saga n’est pas uniquement un moyen pour Miller et Mel Gibson de s’incruster à Hollywood ou une simple licence de studio. C’est un terrain d’expérimentation assez unique dans l’histoire du cinéma, du film d’auteur punk au grand spectacle populaire. Notre classement réserve peu de surprises, mais constitue surtout un excellent prétexte pour revenir sur chaque volet, du pire au meilleur (du sympathique à l’excellentissime).

 

 

5. Mad Max 3 : Au-delà du Dôme du Tonnerre

  • Sortie : 1985
  • Durée : 1h47

 

Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre : Photo Mel Gibson, Tina TurnerBetter than all the rest

L’infâme ville de Bartertown, la charismatique Entité (jouée par Tina Turner), le pitoyable Maître Bombe ou encore le fameux Dôme du Tonnerre et ses combats aériens… Le troisième volet de la saga a beau être dernier de ce classement, il ne manque pas d’images fortes et de concepts marquants pour autant. L’idée de dérouler une partie de l’intrigue dans les sous-terrains sombres et crasseux n’était pas non plus dénuée d’intérêt, surtout pour rendre l’extérieur plus viable et moins hostile en comparaison. 

Il en va de même pour le fait de montrer la gestation d’une nouvelle civilisation qui reconquiert ses mégalopoles abandonnées après avoir présenté une société au bord du gouffre et exilée dans le désert dans le premier volet. Comme le dit Entité : « Il y avait le désert, il y a une ville. Le commerce remplace le vol. Il y avait le désespoir, maintenant l’espoir et la civilisation« .

Mais cette nouvelle civilisation se bâtit sur le sang, la domination et une réindustrialisation nocive qui ne ferait que relancer le compte à rebours de l’extinction. 

 

Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre : Photo Tina TurnerCourse à la mort

 

Toutefois, si le film a toujours des moments de sadisme et d’étrangeté bienvenus, il est fatalement contraint à plus de compromis, et donc à moins de radicalité avec sa troupe d’enfants perdus et candides qui n’ont pas connu le monde d’avant, et ne sont donc pas prisonniers d’un ancien mode de vie mortifère.

S’il n’est pas mauvais en soi, disons que l’espoir et la confiance siéent moins bien à Mad Max que le cynisme et la désolation

 

4. MAD MAX

  • Sortie : 1979
  • Durée : 1h28

 

Mad Max : photoPoor lonesome cop

 

Si la saga Mad Max est l’une des pierres angulaires intouchables du genre post-apocalyptique, on oublie souvent que son premier épisode ne faisait qu’y tremper le petit orteil. C’est au fond ce qui fait la grande réussite du coup d’essai de George Miller. L’époque n’est pas vraiment déterminée, et le territoire désertique que le film explore est encore muni de routes, de bâtiments et d’un semblant de société. Chaque plan a des allures de page blanche striée par l’horizon, pour mieux cerner la crainte intangible d’un monde au bord du gouffre.

Ce bouillonnement, d’abord enfoui, explique sans doute la fascination de Mad Max pour une violence insoutenable, qui ramène l’être humain à sa barbarie dès lors que le vent est en train de tourner. Moins fantasque ses suites, le film est avant tout une pure tragédie, où le parfum de mort finit de dessiner la silhouette de son anti-héros, et de sa voiture comme fidèle destrier chevaleresque et vengeur.

 

Mad Max : photo, Mel Gibson *musique de K 2000*

 

Bien sûr, on peut appréhender ce premier volet pour sa nature de brouillon des ambitions de Miller (un brouillon vertigineux, entendons-nous bien) ou encore pour sa réception inaugurale, outrée face à sa violence. Mais cette approche oublie sans doute à quel point le cinéma de George Miller était déjà en train de bouleverser le champ des possibles d’un point de vue du montage.

Images subliminales, raccords parfaits, symboles lourds de sens (cette balle et cette chaussure qui tombent au moment où le fils de Max se fait écraser), tout est fait pour signifier par l’assemblage des plans le choc, le crash, et la symbiose de l’homme avec la machine par la vitesse.

 

3. MAD MAX 2 : le défi

  • Sortie : 1981
  • Durée : 1h35

 

Mad Max 2 : Le Défi : photoEt des cascades toujours aussi impressionnantes

 

Bien que le premier volet fut un monumental carton, c’est bien sa suite qui a théorisé l’esthétique de la science-fiction post-apocalyptique au cinéma, telle qu’elle a persisté dans l’imaginaire populaire.

Le désert à perte de vue, les batailles à mort pour un fond de jerrican, les visages labourés par la survie, les campements de bric et de broc, les hordes de bandits en tenue SM, les poursuites motorisées et le guerrier de la route solitaire, cynique…  Tout est déjà dans Mad Max 2 : Le Défi, oeuvre de pop-culture démiurge qui pousse dans ses retranchements la misanthropie du premier film. L’humanité est réduite à un contingent d’illuminés s’écharpant pour le liquide qui a causé sa perte. Il s’agit rééllement de son râle d’agonie, alors qu’elle se raccroche aux dernières reliques de l’industrie automobile dans un monde où la nature a péri en premier.

 


 

Mais ce qui fait du Défi le premier vrai chef-d’oeuvre de George Miller, c’est bien entendu sa mise en scène. Le cinéaste s’inspire de la structure simple du western pour concevoir un espace cinématographique à la fois extrêmemment ouvert et strictement cloisonné, où cohabitent l’étendue désertique et la pression des fous furieux qui la peuplent.

Du moins jusqu’à l’invitable confrontation, poursuite de près de 15 minutes ahurissante de lisibilité, qui clot des sous-intrigues au sein même du chaos et des flammes. Chaque plan enclenche le suivant dans une mécanique paramétrée au millimètre. A la fin, il ne reste que la tôle froissée et l’impossibilité de faire mieux… Sauf pour George Miller lui-même.

 

2. Furiosa : une saga Mad Max

  • Sortie : 2024
  • Durée : 2h28

 

 

Juqu’ici, les Mad Max étaient relativement resserrés. Enhardi par le succès critique de Fury Road, George Miller a décidé de casser un peu la formule en s’attardant sur la genèse du personnage de Furiosa. La saga aurait-elle cédé aux orpiaux du cahier des charges hollywoodien, qui exige de déflorer la moindre part de mystère ? Bien au contraire.

Furiosa : Une saga Mad Max est sans aucun doute l’un des blockbusters les plus libres vus depuis… depuis toujours, en fait. Le cinéaste prend à bras le corps la dimension mythologique de sa franchise, au point de faire des fameux Wastelands une sorte de panthéon (encore plus) décadent, une Sainte Trinité géographique – la bouffe, les balles et le pétrole – dominée par des tyrans autoproclammés divinités. Le petit peuple en est réduit à l’état de cafard cannibale ou de chair à canon fanatique, dans une véritable fable antique transposée dans un futur, ou plutôt un no futur, post-apocalyptique.

 

Furiosa : Une saga Mad Max : Photo Anya Taylor-Joy C’est chaud, ça brule

 

Mais ce qui intéresse vraiment Miller, c’est la figure du héros, en l’occurrence de l’héroïne, forcée de er les étapes obligatoires (explicitées par une structure apparente) pour non pas bouleverser la hiérarchie, mais trouver sa place en son sein. Elle le fera au terme d’un duel pour le moins explosif entre elle et Dementus, un carriériste pathétique faisant office de miroir déformé.

Leur confrontation prend donc des airs d’épopée homérique, d’autant que chaque jalon du voyage du personnage-titre (le modèle campbellien est ici largement convoqué) est gagné à grands coups d’explosion et de meurtres. Furiosa est une légende cinématographique boostée à la nitro, parcourue de séquences proprement hallucinantes et bouclant la boucle de l’imaginaire post-apocalyptique inventé par le réalisateur.

 

1. MAD MAX : Fury Road

  • Sortie : 2015
  • Durée : 2h00

 

Mad Max : Fury Road : photo, Tom HardyUne gestion des effets pratiques et numériques qui a fait date

 

Après des décennies de faux départs et de galères, Mad Max : Fury Road est né dans la douleur. Il fallait bien ça pour atteindre l’acmé du programme esthétique Mad Max. Mieux : sa supercompilation orgasmique.

De la description d’un futur suspendu aux relents industriels (les mots-valises) à l’héritage de Buster Keaton, ici d’autant plus flagrant que le scénario reprend le modèle du Mécano de la Générale, les ambitions de Miller se concrétisent dans un festin visuel et auditif tel qu’Hollywood n’en a pas connu depuis des lustres, voire depuis toujours.

À contre-courant de la dictature des « fans » alors en train de diriger Hollywood droit dans le mur (on est la même année que Star Wars 7 et Jurassic World), le metteur en scène redéfinit son univers sans s’encombrer de la moindre chronologie et en même temps l’affine jusqu’à atteindre sa thématique essentielle : le mouvement. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas une quelconque nostalgie, mais bien la puissance cinétique, qui permet de raconter une histoire sans même faire parler ses personnages, si bien d’ailleurs que Max est muselé pendant toute la première demi-heure, bête sauvage (Tom Hardy au sommet de sa carrière) sur le point de tout dévaster.

 

Mad Max : Fury Road : photo, Charlize TheronEt Charlize Theron, impériale impératrice

 

En dehors de l’action qui occupe de toute manière la majeure partie du long-métrage, les paroles sont rares et simples. Dans l’action, elles sont quasi inexistantes. Pourtant, des liens se tissent, au détour d’un raccord regard, au gré d’une baston sur le capot ou sur une perche-métronome lancée à toute vitesse dans le désert.

Fury Road ne raconte pas, il montre. Il montre une triple quête d’émancipation transformée malgré elle en revanche triomphante, un fond d’humanité vacillant au milieu du chaos. Il montre que le cinéma américain grand public peut encore revendiquer la suprématie de la mise en scène.

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Marc en RAGE
Marc en RAGE
il y a 9 mois

MAD MAX ( 1979 ) CHEF-D’OEUVRE
MAD MAX 2 ( 1981 ) CHEF-D’OEUVRE
MAD MAX 3 ( 1985 ) 8/10
MAD MAX FURY ROAD ( 2015 ) CHEF-D’OEUVRE
MAD MAX FURY ROAD FURIOSA ( 2024 ) CHEF-D’OEUVRE

lepetitbfrustre
lepetitbfrustre
il y a 1 année

les films Mad Max avec Mel Gibson sont des chefs-d’œuvre du cinéma d’action et des films cultes qui ont marqué l’histoire du cinéma. Même plusieurs décennies après leur sortie, ils restent toujours aussi captivants et impressionnants à regarder.

alanjobert
alanjobert
il y a 1 année

J’ai lu une bonne partie des commentaires ci-dessous et bien sûr l’article. Je ne suis pas tellement d’accord avec le classement, mais bon, c’est très subjectif, de toute manière, et chacun a son propre classement. Je regrette cependant que certains ne jugent les films que par leur caractère récent et à la qualité des effets spéciaux ou visuels.
Avant d’aller voir Furiosa, qui m’a vraiment déçu, j’ai revu le premier Mad Max (sur grand écran), que je n’avais vu qu’une seule fois. Ce film est assez différent du reste de la Saga. C’est la prémisse de tout le reste, ce qui permet de comprendre pourquoi Max et devenu Mad Max, et on y entrevoit la déliquescence de la société moderne qui deviendra l’univers de Mad Max. Mais surtout, dans ce film, il y a déjà tout, cinématographiquement parlant, ce que construit Miller avec Mad Max : the road warrior. Les plans, les courses poursuites, les cascades, la musique et même ce fameux cri de corbeau récurrent dans le film que l’on retrouve encore à l’identique dans Furiosa (à mon avis il a samplé le son du premier film).
Après, j’avais énormément aimé Mad Max 2, qui a poussé la saga jusqu’à son paroxysme. J’ai une petite tendresse pour le 3, dans lequel Mad Max, qu’on connait comme héros sans cœur et individualiste, aidant pourtant la communauté à survivre et à fuir dans le 2, réapparait comme un héros humaniste aidant les enfants issus du paradis vert, et qui représentent l’espoir. Et bien sûr, il y avait Tina Turner et la musique si caractéristique du film, et ayant tellement marqué la seconde moitié des années 80.

Lorsque Fury Road est sorti, je me suis dit que l’univers visuel de Mad Max avait pris une claque avec cet épisode, beaucoup plus abouti visuellement. Miller a poussé à fond tous les curseurs esthétiques pour révolutionner son propre univers. On est presque dans de la BD, et il est difficile de revoir le 2 après ça, car les histoires sont très similaires mais l’univers graphique de Fury Road est évidemment bien meilleur. On se dit que Miller a fait ce film uniquement pour pouvoir enfin bénéficier des moyens qu’il aurait aimé avoir pour réaliser Mad Max à l’époque. N’oublions pas que le premier tome de Mad Max est un film réalisé avec un très petit budget (400 000 $) pour un film à sensation. Miller ira jusqu’à bousiller son véhicule personnel dans une des cascades du film, faute de budget supplémentaire pour en acheter un autre.

Quel que soit le classement que vous ferez, il est important selon moi de remettre chaque film dans son contexte, de ne pas juger l’œuvre en raison des moyens ou des effets spéciaux, ce qui n’est pas le plus important dans une œuvre cinématographique. George Miller a réalisé beaucoup plus d’effets visuels au montage qu’avec des ordinateurs, et c’était particulièrement réussi dans Mad Max 2.
Dans Fury Road, Mille a inité une transition de Mad Max, quasiment mutique et témoin dans le film, vers l’héroïsme au féminin et la révolte des femmes traitées comme des moins que rien dans cet univers dirigé par les brutes. Signe des temps ? Sans doute, mais il est de toute manière bon d’évoluer et de se renouveler, même si Furiosa est à mon avis, s’il on excepte quelques parties du film, notamment le début, plus faible que les précédents.

Erix
Erix
il y a 1 année

Mad max ( pardon correct auto )

Erix
Erix
il y a 1 année

Désolé mais c’est madame max avec Gibson premier ou deuxième…
Vu l’année des films l avance sur son temps à tous les niveaux, zéro CGI !!!
Désolé Fury et furiosa ne joue pas dans la même cour !! Même si j’adore les films… Les gars un peu de sérieux

Degrundt
Degrundt
il y a 1 année

Classement totalement foireux. Le premier est séminal et indétrônable.

Galt
Galt
il y a 1 année

Purée, le 3 est difficile à regarder aujourd’hui, les scènes avec les gosses, l’humour pas drôle, cette gênance…

eddie-felson
eddie-felson
il y a 1 année

J’ai revu tout les films de la saga cette semaine avant de retourner voir Furiosa en salle et bien voici mon classement:

  • Mad Max 1
  • Fury Road
  • Furiosa
  • Mad Max 2
  • …. et bien derrière le 3!
Marc en RAGE
Marc en RAGE
il y a 1 année

La trilogie MAD MAX avec Mel Gibson est incontournable. Georges MILLER a su réinventé son univers avec MAD MAX FURY ROAD un Chef-d’oeuvre qui met une Claque à Tout les niveau.
FURIOSA est une origine Story forcément on est pas dans une histoire similaire.

Dave Bowman
Dave Bowman
il y a 1 année

pour moi mad max 2 the road warrior , est largement au dessus des autres , j’ai du mal avec les couleurs flashy over saturées de l’etallonage des deux derniers films et pas question de regarder en black and chrome , et puis Tom Hardy en mad max , je suis désolé mais ça e pas du tout. Je ne reste pas bloqué sur Mel Gibson , je suis suis ouvert à plein d’autres acteurs qui pourraient reprendre le rôle , mais Tom Hardy j’y arrive pas .