Conte gothique, western post-apocalyptique et commentaire sur la lutte des classes, le Yoshiaki Kawajiri s'est imposé en 2000 comme un OVNI de l'animation japonaise.
Malgré ses allures de petite anomalie au sein du paysage animé nippon, Bloodlust s’inscrit en réalité dans la continuité d’autres adaptations de l'œuvre d’Hideyuki Kikuchi, ponte de la littérature horrifique locale. Un premier film réalisé en 1985 par Toyoo Ashida a ainsi déjà transposé à l'écran les péripéties du protagoniste titulaire, sobrement baptisé "D". Dans les faits, la proposition est honnête, mais l'auteur ne peut s'empêcher de faire la fine bouche. Désappointé par l'identité visuelle proposée par Ashida, il ire davantage les graphismes singuliers de Yoshiaki Kawakiri, lequel signe justement l'adaptation de son titre le plus récent, Wicked City.
Aussi saisissant Bloodlust soit-il d'un point de vue esthétique, ce long-métrage fait plus que de proposer l’adaptation dont Kikuchi a toujours rêvé : en dépeignant un monde où l’Homme ne trône plus en haut de la chaîne alimentaire, il imagine dès 2000 à quoi ressemblerait la fin du règne humain... un parti-pris narratif qui n'a fait que gagner en à propos depuis.

Stoker, Leone et K. Dick entrent dans un bar
Pour une péninsule ayant produit pléthore de chefs-d'œuvre du genre, l'horreur a ironiquement longtemps rebuté les maisons d'édition locales. À l'occasion d'un entretien à destination de l'Anime Expo de 2015, l'auteur est ainsi revenu sur la genèse difficile de son projet, attestant que « si j'avais dit que j'étais en train d'écrire un roman horrifique, alors personne n'aurait voulu le publier ».
Bien décidé à se faire dealer de dents longues, Kikuchi a donc plutôt joué la carte de la ruse, et pris soin de mélanger les genres pour mieux garantir le commerce de son œuvre. Il projette ainsi le récit de Vampire Hunter D en l'an 12090, mêlant sans vergogne la science-fiction, le western, le conte gothique avant d'y ajouter de bonnes giclées de sang. « Je me suis dit que ce serait plus facile d'attirer des lecteurs en procédant de la sorte ».

Kawajiri, qui se devait donc de donner la part belle à tout ce parterre d'influences et d'esthétiques, s'est ainsi appliqué à illustrer généreusement cités victoriennes, paysages désertiques, ruines romanesques, manoirs spatiaux, forêts luxuriantes et autres saloons tout droit sortis d'un décor de Sergio Leone.
...
La suite est réservée à nos abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
J’ai toujours DVD à la maison.
De mémoire, j’avais été déçu de la fin trop abrupte qui m’avait littéralement laissé sur ma faim (enfin si ma mémoire est bonne).
Et comme Ultra, j’aurais aimé en apprendre plus sur D (comme l impression que le film commence au milieu d’une histoire qui n’a pas été contée)
Ce film a beau ne pas être le meilleur de Kawajiri il n’en demeure pas moins excellent
Superbe anime, et l’OST est particulièrement réussie !
Il n’y a que moi que n’a pas accés à l’article bien qu’étant abonné?
celui là ou un autre d’ailleurs
Superbe animé, autant visuellement que pour son scénario. Les prémices de Demon Smayer sont ici.
J’aurais juste voulu en savoir plus sur les origines de D., qui ne sont pas ou peut abordé dans ce film.