Films

Elephant Man de David Lynch : le film de monstre le plus dérangeant (et le plus beau)

Par Judith Beauvallet
17 janvier 2025

Retour sur le film de David Lynch qui raconte la terrible histoire vraie de Joseph Merrick, connu sous le nom d’Elephant Man.

Elephant Man : le film de monstre le plus cruel et le plus beau

L'immense John Hurt.

La Belle et la Bête et Frankenstein nous ont déjà raconté cette histoire selon laquelle le monstre n’est pas toujours celui qu’on croit : l’homme cruel sous les apparences est bien plus monstrueux que la créature difforme en surface. Mais dans le cas de Joseph (John) Merrick, cette morale ne fut pas qu’une fable. 

Né en 1862, ce jeune homme au corps terriblement transformé par la maladie fut la cible des pires cruautés humaines tout au long de sa courte existence, son lien avec le médecin Frederick Treves (Anthony Hopkins) mis à part. À travers son deuxième long-métrage, David Lynch raconte la vie de cet être tragique, en offrant du haut de son génie l’une des plus belles histoires de “monstre qui n’était pas un monstre” du cinéma.

Sorti en 1980, ce film étonnamment classique pour du Lynch (dont le style est davantage défini par des œuvres énigmatiques comme Mullholand Drive ou Lost Highway) n’en porte pas moins la patte déjà experte de son réalisateur, notamment dans sa façon de mettre en scène la monstruosité. Retour sur ce chef-d'œuvre et sur la manière dont il a fait de l’homme monstrueux un monstre de cinéma.

Elephant Man : photo, John Hurt
Le maquillage de John Hurt, conçu par Christopher Tucker, nécessitait une dizaine d'heures de pose

Monstres classiques et monstre moderne

Si Elephant Man est peut-être le film de Lynch le moins lynchien, c’est peut-être parce qu’il s’agit d’un des rares scénarios dont il n’est pas le principal (ou le seul) auteur. En effet, à l’époque où le jeune réalisateur n’a signé que l’expérimental, le fascinant et l’angoissant Eraserhead, c’est le producteur Jonathan Sanger qui l'approche pour lui proposer le scénario de Christopher De Vore et Eric Bergren. Évidemment, c’est le coup de foudre pour le réalisateur qui voit en l’histoire de John Merrick le idéal à toutes ses obsessions de conteur.

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des-feves-aux-beurres-et-un-excellent-chianti
des-feves-aux-beurres-et-un-excellent-chianti
il y a 4 mois

Magnifique film , un classique du cinéma à avoir chez soi
Bien sur l histoire la réal la performance des acteur mais aussi la photo.
Peut être le film le.plus normal de tous les films atypiques de lynch

dutch
dutch
il y a 4 mois

John Hurt as le temps de tourner ce film pendant qu’il filmais « Heaven’s Gate  » en même temps tellement Michael Cimino prenais de temps à tourner son film, sinon ce film est un chef d’œuvre mais c’est vraiment un film dur à voir.

Morcar
Morcar
il y a 1 année

Pour avoir en ma possession l’édition BluRay de ce film, je peux vous dire qu’elle est vraiment très bonne ! Je ne l’avais plus revu depuis pas mal d’années quand je me le suis acheté, et ça a été une redécouverte magistrale.

Foutu pour foutu
Foutu pour foutu
il y a 1 année

John Hurt et Hopkins impériaux. des seconds rôles tout aussi excellents. Ambiance victorienne excellemment adaptée. Le moins lynchien de lynch??? Pas aussi sûre. Peut être moins expérimentale voire pas du tout expérimentale à l’instar de « Une histoire vraie », mais de là à dire moins Lynchien …

En tout cas le Adagio For String de Samuel barber et la scène finale j’en chiale encore. Et c’est vrai  » rien ne meurt jamais ». MASTERPIECE FOREVER

C.
C.
il y a 1 année

J’en flippe encore je l’ai vu enfant.

TOCAP
TOCAP
il y a 1 année

Les larmes de la femme de Treves

BATMALIEN
BATMALIEN
il y a 1 année

« Le film de monstre le plus dérangeant (et le plus beau) » : perso je mettrais « Freaks » devant dans cette catégorie mais celui-ci est juste derrière ; il serait premier si le film avait été tourné avec Joseph Merrick lui-même !

@jojo : mais grave, ultra-triste « Le tombeau des lucioles », et sinon « Requiem for a dream » m’avait achevé aussi.

Kyle Reese
Kyle Reese
il y a 1 année

Vu qu’une seule fois et pas revu depuis malgré le fait que oui c’est bien un p*tain de chef-d’œuvre, mais beaucoup trop d’émotion pour moi et cette fin avec l » Adagio pour cordes de Samuel Barber (le même que pour Platoon) qui fout la déprime totale. Un film dans la mouvance classique hollywoodienne, une anomalie dans la filmo riche du maestro David Lynch, un film très beau et très triste. Bref, peut être qu’un jour je le reverrais … ^^

C.Kalanda
C.Kalanda
il y a 1 année

Si John Hurt ait 10h en salle de maquillage, il ne devait pas leur rester grand chose en temps de tournage…

Saul
Saul
il y a 1 année

@Satan LaBitt : Pour Brooks, je peux te confirmer que c’est même dit dans la très intéressante « autobiographie » de Lynch (L’espace du rêve) 😉