Films

Le western en une scène traumatisante : Henry Fonda transformé en monstre dans Il était une fois dans l’Ouest

Par Léo Martin
22 mars 2025

Dans Henry Fonda en un monstre légendaire du western, en une seule scène.

"Maintenant que tu m'as appelé par mon nom..." déclare Frank devant un enfant qui vient d'assister au massacre de toute sa famille. Aussitôt, il dégaine son arme à abat ce dernier survivant de sang-froid. C'est avec ce crime innommable que Sergio Leone marque l'histoire du cinéma, et ce dès la première demi-heure d’Il était une fois dans L'Ouest.

Sorti en 1968, Il était une fois dans l'Ouest est l'un des aboutissements du genre du western spaghetti, portant en lui le désir de son réalisateur d'en finir bientôt avec cet univers impitoyable. Après la trilogie du dollar (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et le Truand), Leone souhaitait en effet se consacrer à d'autres projets, notamment à Il était une fois en Amérique (son dernier chef-d’œuvre) sur lequel il travaillait déjà. Finalement, Paramount est parvenu à le convaincre de lancer le chantier d'un nouveau western à gros budget avec, au casting, un acteur adoré d'Hollywood : Henry Fonda.

Il était une fois dans l'Ouest : photo, Charles Bronson
Un duel que personne ne pourra jamais oublier

Les adieux au western

Avec Il était une fois dans l'Ouest, Leone ne fait pas dans l'originalité, puisqu'il raconte une histoire de vengeance, tout en opposant le cowboy blanc (l'Homme à l'harmonica joué par Charles Bronson) au cowboy noir (qui va nous intéresser plus tard). Il ne s'arrête toutefois évidemment pas là, puisque ce duel de légende sert surtout de centre narratif fort à un panorama bien plus important qui est celui de la fin d'une époque.

Le film est une remarquable fresque sur la transition entre l'Ouest sauvage et l'avènement du capitalisme industriel ; notamment incarné par la construction du chemin de fer. Avec un récit épique, mais désenchanté, Leone tourne une page de l'histoire du western et fait ses adieux à ses figures les plus mythiques. Des héros et monstres qui appartiennent à un cinéma évanescent, mais aussi à une histoire de l'Amérique peu flatteuse dont il n'épargnera pas au spectateur l'infamie la plus crue.

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Eomerkor
Eomerkor
il y a 2 mois

Film que j’ai eu la chance de découvrir au cinéma dans les années 80 lors de ce qu’on appelait une reprise. Sergio Leone casse tous les codes du Western par son réalisme et la cruauté de son histoire. Henry Fonda avec ses yeux d’un bleu profond joue le salaud tandis que Charles Bronson avec son faciès singulier joue le chicano quasi mutique dont les notes d’harmonica annonce le duel qui va faire parler les colts. L’excellent Jason Robards navigue entre deux quand à Claudia Cardinale elle fait ce qu’il faut pour survivre dans un monde brutal sans loi et sans morale. Le talent de Leone et le score inoubliable d’Ennio Morricone pour transforment le western spaghetti en tragédie grecque. Mention spéciale pour Woody Strode dont la seule présence emplie l’écran à l’instar de sa scène dans Spartacus.
Un classique parmi les classiques.

Blutch
Blutch
il y a 2 mois

Dommage qu’à l’époque il n’y avait pas où peu de making off. Seulement des photos de tournage ou quelques plan par ci par la.
Qu’est ce que j’aimerais voir comment travaillaient un Hitchcock, un Leone sur leur set. La mise en place, la direction d’acteur les bruitages, le son, tout cela enfin un vrai behind the scenes comme on le verrait aujourd’hui.

Pour la scène sus nommée c’est vrai que voir les yeux bleu de Fonda et les yeux bleu du minot et sa petite bouille en gros plan avec la partition exceptionnelle de Morricone et le coup de feu associé ensuite avec le sifflet du train c’est géniallissimement glauque et tellement brillant (avec tout ce qu’on voit auparavant : la mort du reste de la famille, l’arrivée du gang de fonda dans les bosquets, les pas du petit qu’on entends et qui court en sortant de la maison).