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David Lynch est décédé à l’âge de 78 ans laissant une œuvre majeure au monde, et forcément le gratin hollywoodien lui rend hommage.
Twin Peaks… en plus de quarante de carrière, David Lynch a révolutionné le cinéma avec son style unique, mêlant surréalisme, imaginaire et cinéma expérimental. S’il a souvent revendiqué l’influence de nombreux cinéastes, peintres et auteurs pour son œuvre, il est lui-même devenu une référence majeure du cinéma contemporain, au point même où son nom est devenu un adjectif pour décrire des œuvres étranges et hors-du-commun.
Même s’il avait annoncé être malade depuis plusieurs mois, l’annonce du décès de David Lynch par sa famille a donc fait l’effet d’un choc à Hollywood. D’autant plus que la mort du cinéaste aurait été précipitée par les immenses feux ravageant Los Angeles depuis plusieurs jours, dont une partie de Mulholland Drive (comme un symbole). Évacué de sa résidence où il était cloitré à cause de son emphysème, il s’est finalement éteint chez sa fille ce 15 janvier. Au vu de son impact majeur sur le 7e art, les hommages s’enchaînent sur les réseaux sociaux.
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La famille Lynch
Il y a évidemment quelques visages indissociables de la filmographie de David Lynch, et notamment celui de Dune du cinéaste, mais aussi présent dans Blue Velvet et surtout Twin Peaks dans la peau de l’agent Dale Cooper, a posté un long message sur son compte Instagram dont voici quelques extraits :
« Il y a 42 ans, pour des raisons qui déaient mon entendement, David Lynch m’a sorti de l’ombre pour jouer dans son premier et dernier film à gros budget. Il a clairement vu quelque chose en moi que même moi je ne connaissais pas. Je dois toute ma carrière, et vraiment ma vie, à sa vision. […]
Ce que j’ai vu en lui, c’est un homme énigmatique et intuitif avec un océan de création jaillissant de lui. Il avait quelque chose que nous aimerions tous avoir. […] David était en phase avec l’univers et sa propre imagination à un niveau qui semblait être la meilleure version de l’humain. […] Il me manquera plus que les limites de ma langue ne peuvent l’exprimer et que mon cœur ne peut le er. »
Les deux visages emblématiques de Mulholland Drive, Laura Harring, ont aussi partagé leur peine sur leurs réseaux. La première a notamment écrit : « J’ai le cœur brisé. […] Le monde ne sera plus le même sans toi. […] Ce n’est pas seulement son art qui m’a marqué : sa sagesse, son humour et son amour m’ont donné une confiance en moi-même particulière, sentiment auquel je n’avais jamais eu accès auparavant ».
Laura Harring a elle rappelé son importance affirmant que « tous les artistes et les humains qui t’ont croisé pleureront ton décès, mais je sais que tu crées des films, que tu écris, que tu peins et que tu médites d’en haut ». Lost Highway, a été interrogée lors d’une interview dans le cadre de la promotion de la saison 2 Severance, affirmant qu’il « n’y avait personne comme lui » et était « incroyable ».
Nicolas Cage, visage de Sailor dans la Palme d’or du cinéaste Sailor et Lula, a raconté à Deadline que Lynch « était un génie singulier du cinéma, l’un des plus grands artistes de cette époque ou de toutes les époques. […] Il était courageux, brillant et un anticonformiste doté d’un sens de l’humour joyeux. Je n’ai jamais eu autant de plaisir sur un plateau de tournage qu’en travaillant avec David Lynch ».
Toujours pour Deadline, l’actrice Lara Flynn Boyle, alias Donna Hayward dans l’univers Twin Peaks, l’a comparé à Willy Wonka dans son hommage affirmant avoir eu « l’impression d’avoir chopé le ticket d’or » en travaillant avec lui. « Il nous manquera énormément » a-t-elle ajoutée, tout comme le producteur de la série, Gary Levine, rappelant que « même s’il est probablement plus connu en tant que cinéaste, lorsqu’il est entré à la télévision, il l’a révolutionnée« .
Enfin, Sting, é chez lui dans la peau de Feyd-Rautha Harkonnen dans Dune, a écrit sa fierté d’avoir travaillé avec lui sur le film, décrivant David Lynch comme « un géant moderne de l’avant-garde ».
LE reste d’HOLLYWOOD
Évidemment, au-delà des visages de ses univers, le tout-Hollywood s’est empressé de saluer l’homme et l’immense artiste. Parmi eux, Steven Spielberg, qui aura donc été le dernier cinéaste a dirigé David Lynch au cinéma dans The Fabelmans, s’est exprimé dans Variety :
« J’ai adoré les films de David. Blue Velvet, Mulholland Drive et Elephant Man ont fait de lui un rêveur singulier et visionnaire […] J’ai connu David lorsqu’il a joué John Ford dans The Fabelmans. Un de mes héros, David Lynch, jouait l’un de mes héros. C’était surréaliste et on aurait dit une scène tirée d’un des films de David lui-même. Le monde va regretter une voix aussi originale et unique. Ses films ont déjà résisté à l’épreuve du temps et ils le feront toujours. »
D’autres cinéastes se sont aussi émus de sa disparition, à l’image de Ron Howard sur X, honorant « un homme gracieux et un artiste intrépide qui a suivi son cœur et son âme et a prouvé que l’expérimentation radicale pouvait donner lieu à un cinéma inoubliable ». Même chose pour James Gunn, souhaitant un bon voyage à celui « qui a inspiré tant d’entre nous ».
#RIPDavidLynch, a gracious man and fearless artist who followed his heart & soul and proved that radical experimentation could yield unforgettable cinema. https://t.co/uMsAxrzKFx
— Ron Howard (@RealRonHoward) January 16, 2025
Les festivals également se sont fendus de leur tweet ou communiqué, à l’image du Festival de Cannes. David Lynch y avait été sélectionné en compétition à quatre reprises, entre Sailor et Lula (Palme d’or 1990), Twin Peaks : Fire Walk With Me en 1992, Une histoire vraie en 1999 et Mulholland Drive récompensé du prix de la mise en scène en 2001.
L’année suivante, il était d’ailleurs le président du jury qui avait remis la Palme d’or à Le Pianiste de Roman Polanski. Il y était revenu, hors-compétition, en 2017 pour présenter en grande pompe la saison 3 de sa série Twin Peaks.
C’est avec une infinie tristesse que nous apprenons la disparition de David Lynch, nous perdons un artiste unique et visionnaire dont l’œuvre aura influencé le cinéma comme peu d’autre auparavant. Palme d’or au Festival de Cannes en 1990 pour Sailor et Lula puis Prix de la mise… pic.twitter.com/yNIfRFopoa
— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) January 17, 2025
« Les mots ne suffisent pas à se souvenir du visionnaire David Lynch, l’un des auteurs qui ont le plus influencé le cinéma d’art contemporain », a tweeté, de son côté, la Mostra de Venise où le cinéaste avait reçu le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière en 2006, lors de la présentation de son dernier film Inland Empire.
Sa vision de Dune est superbe même si très imparfaite ( la VF est horrible ) mais reste marqué de son sceau. Un film de Lynch c’est comme un film de Burton. C’est plus une pièce du rouage d’une machine artistique qui a son identité propre. Le bouleversant Elephant Man; film qui transpire l’humanité, est pour moi son chef d’œuvre.
J’ai eu la chance de suivre sa carrière dès mes 14 ans avec son adaptation de Dune qui m’avait alors littéralement ensorcelé.
A partie de là, je n’ai manqué aucun de ses films, courts-métrages, séries ou pubs.
Je me suis délecté de centaines d’articles, interviews ou ouvrages le concernant qui m’ont permis de mieux m’imprégner de son univers si particulier et de mieux saisir l’artiste, et parfois l’homme, qu’était David Lynch.
Assurément, j’ai la sensation d’avoir perdu un proche, tant son oeuvre et sa personne ont jalonné mon parcours.
C’est triste. On est tous destinés à disparaître tôt ou tard mais lorsque ce moment arrive, on est jamais préparé.
Monsieur Lynch, même si vos oeuvres vous survivent, vous nous manquerez cruellement.
P. S. Chaque fois que j’observe les branches d’un arbre secouées par les vents ou que je parcours une route déserte, au milieu de nulle part et entourée par l’obscurité, je me replonge instantanément dans votre mythologie.
Un soir, à la tombée de la nuit, j’ai même évité de justesse un hibou, immobile au beau milieu d’une départementale. Alors, un grand merci à votre talent pour nous avoir fait rêver et cauchemarder tout à la fois.
Très beau message de Kyle MacLachlan, l’agent Copper est en deuil.
Foutus incendies qui n’ont pas du arranger sa santé, en plus dans plusieurs déclarations il as toujours dis à quel point il adorais Los Angeles et sa lumière si spéciale.