Jeanne d’Arc. Et elle en garde un souvenir un peu amer.
La saga Resident Evil occupe certes 1/4 de sa filmographie, mais Milla Jovovich n’a pas uniquement fracassé des zombies et des monstres avec des prises de kung-fu au ralenti. Elle a aussi tourné chez Spike Lee (He Got Game), Wim Wenders (The Million Dollar Hotel), Michael Winterbottom (Rédemption) et Rob Reiner (Shock and Awe).
Et si elle n’a pas besoin de Paul W.S. Anderson pour aligner les navets et/ou nanars (Ultraviolet, Hellboy, Phénomènes paranomaux), elle a aussi trouvé à de rares occasions des rôles un peu plus consistants (Bringing Up Bobby réalisé par Famke Janssen, Stone face à Robert De Niro et Edward Norton).
Luc Besson est l’autre nom incontournable sur son C.V. Avec Le Cinquième Élément (1997) et Jeanne d’Arc (1999), elle a touché du bout des doigts le meilleur et le pire, enchaînant un immense succès qui l’a propulsée sur le devant de la scène, et un échec mémorable qui lui a attiré de violentes critiques. Plus de vingt ans après, l’actrice actuellement à l’affiche du très moyen In the Lost Lands revient sur cette expérience douloureuse.
UNE NOUVELLE CORDE À SON D’ARC
C’est dans une vidéo avec GQ que Milla Jovovich est revenue sur plusieurs rôles marquants de sa carrière. Il y a les plus connus, comme l’increvable Alice de Resident Evil, Katinka dans Zoolander et Milady dans Les Trois Mousquetaires, et les autres, comme dans Dazed and Confused de Richard Linklater, Dirty Girl avec Juno Temple, Escapade fatale réalisé par David Twohy, et Dummy avec Adrien Brody.
L’actrice a également et évidemment reparlé de ses deux films avec Luc Besson. Choisie pour incarner Leeloo dans Le Cinquième Élement en 1997, Milla Jovovich a dans la foulée épousé le réalisateur français, plus populaire que jamais avec le film de SF (un César du meilleur réalisateur et plus de 263 millions au box-office mondial, pour un budget estimé à 90 millions).
Il a ensuite fait d’elle sa Jeanne d’Arc, mais l’échec a été général en 1999. Le couple a divorcé quelques mois avant la sortie du film, lequel s’est royalement planté en salles. Et pour Milla Jovovich, tout est lié :
« Jeanne d’Arc aurait pu être un super film. Malheureusement, ma relation avec Luc à l’époque a peut-être biaisé la vision du film qu’il voulait. On était en plein divorce à l’époque. C’était dur pour lui. »

MILLA JOVOVICH PUISSANCE 100
Milla Jovovich explique notamment que les choix de montage de Luc Besson ont changé son interprétation de Jeanne d’Arc, qui est devenue très différente de ce qu’elle avait en tête pendant le tournage :
« Quand j’ai vu le produit final, j’ai eu l’impression qu’il était en colère contre moi. Je me suis sentie mal à cause de ça, parce que j’avais l’impression que c’était l’une des plus grandes performances que j’avais données dans ma carrière. On avait tellement de niveaux différents, de 1 à 100, et on aurait dit que, avec l’implication émotionnelle, le montage a fini par être à 100 tout le temps. Je ne voulais pas que Jeanne soit aussi mentalement instable. »

Milla Jovovich en a particulièrement pris pour son grade en 1999. Pendant qu’elle était seule nommée aux Razzie Awards, à peu près tout le monde sauf elle était poliment reconnu aux César, où Jeanne d’Arc a reçu huit nominations (notamment pour meilleur film et meilleur réalisateur, avec finalement un prix pour les costumes et le son).
Néanmoins, l’actrice a continué sa route, fière de l’expérience :
« J’aurais aimé que les choses soient différentes avec ce film, parce qu’il avait tout pour devenir un classique, et ça n’a juste pas atteint son but. C’est ce qui extraordinaire pour moi avec le métier d’acteur : vivre des choses, partir dans des aventures, aller dans ces mondes fantastiques et faire l’expérience de choses que je n’aurais jamais pu voir normalement avec mes propres yeux, sans cette équipe qui se réunit pour construire ce monde autour de vous et vous placer dedans.
J’ai pu porter une armure, me frayer un chemin dans la boue, et me faire une coupe de cheveux folle, et j’étais au milieu d’une scène de guerre. Ça a clairement contribué à faire de moi qui je suis. Ça m’a changée, parce que j’ai vu des choses que les gens ne voient pas normalement, et j’ai fait partie de choses dont les gens ne font normalement pas partie à notre époque. C’était époustouflant. »

MILLA MAIN À LA PATTE
L’ironie étant que Luc Besson s’est absolument battu pour que Milla Jovovich soit castée en Jeanne d’Arc, à tel point qu’il a récupéré un projet qui n’était pas le sien. Au départ, il devait simplement produire un film que Kathryn Bigelow (Strange Days, Démineurs, Zero Dark Thirty) devait réaliser, intitulé Company of Angels et écrit par Jay Cocks (Strange Days).
Sauf que les choses ne se sont pas ées comme prévu. Luc Besson voulait que Milla Jovovich soit Jeanne d’Arc, alors que Kathryn Bigelow pensait à Claire Danes. Il a fini par lâcher le projet, pour… lancer sa propre version. En 1998, la réalisatrice américaine a lancé une action en justice, expliquant qu’il avait rompu leur contrat en plus de voler une partie de ses recherches. L’affaire a été réglée à l’amiable, loin des tribunaux.

Malgré son beau casting (Dustin Hoffman, John Malkovich, Faye Dunaway, Tchéky Karyo, Vincent Cassel, Pascal Greggory) et son budget estimé 60 millions de dollars, Jeanne d’Arc version Luc Besson a été un bide : même pas 70 millions récoltés en salles. En , il a tout de même attiré 2,9 millions de personnes au cinéma, soit autant que Subway, et bien plus qu’Adèle Blanc-Sec, Malavita, Angel-A, Anna, The Lady, ou le récent DogMan.
Vous avez oublié de dire qu’elle a dit tout ça dans l’interview de GQ sur Youtube
Si on veut voir un film sur Jeanne d’Arc plus réaliste, les films ne manquent pas, il y en a des dizaines! Celui de Jacques Rivette avec Sandrine Bonnaire est considéré comme une référence. J’aurais vraiment aimé voir la version de Bigelow avec Claire Danes. Sûr que l’américaine aurait fait un grand film, quand on voit sa formidable filmo.
La Jeanne de Luc Besson est très divertissante, c’est de la très bonne BD avec pas mal d’humour et un superbe travail technique, avant le numérique. Besson n’a plus jamais retrouvé ce niveau. Son prochain Dracula nous fait déjà trembler…
P*tain, mais j’ai honte d’avoir la ref…
en tout cas, c’est sûr que Jeanne D’arc est sous-côté et que c’est loin d’être un aussi mauvais film que ce que Besson fait depuis 20 ans.
Pas un GRAND film, mais je n’avais pas é un mauvais moment devant.
Perso je garde un bon souvenir de ce film, et on sentait effectivement Milla assez habitée. Pas nécessairement de quoi mériter un Oscar, mais de là à taper dans le Razzie, faut pas déconner.
Le film sur Jeanne d’Arc a été un échec parce qu’il était absurde : les historiens ont souligné que le film falsifiait l’histoire sur presque tous les points importants.
Le dernier bon film de Besson tout simplement. Des scènes mémorables , un projet d’ampleur avec un casting de ouf , après ce sont des français qui parlent anglais mais à l’époque ça se faisait
Je pense que sa performance dans ce film est complètement hallucinée et soucotée. Elle est vraiment habitée. Le film vaut clairement un revisionnage, il est tellement singulier.