Représenter une relation BDSM à l’écran, c’est toujours jouer avec le feu. Entre fétichisation vide de sens et récits sulfureux aseptisés, rares sont les films qui en captent vraiment la complexité. décevant Babygirl, il a surtout prouvé que filmer Nicole Kidman en maîtresse soumise ne suffit pas à faire un film subversif.
Concourant à Cannes dans la sélection Un Certain Regard, Pillion de Harry Lighton s’inscrit dans un autre registre. Ni glamourisé ni tourné vers la provocation, le film met en scène la rencontre entre Colin (Harry Melling), jeune homme introverti, et le charismatique Ray (Alexander Skarsgård), figure dominante d’un club de bikers londonien. Dès sa présentation à Cannes, Pillion a secoué les festivaliers. Certains y voient même l’un des chocs de cette édition, soulignant que Harry Lighton signe un film singulier, radical dans sa forme et dans son fond. Revue de presse.

Pillion ou « siège arrière » en bon français
« Il n’y a aucune faiblesse dans Pillion, un film qui prend des risques en racontant comment deux hommes que tout oppose trouvent une forme de satisfaction sexuelle, presque par le simple fait d’endosser les rôles que la société leur a assignés. »
Brian Tallerico – RogerEbert.com
« Un film qui jongle habilement entre comédie grinçante et douce mélancolie, entre une tension sociale sourde et une chaleur indéniable. Pillion ne laisse en rien deviner que Lighton signe ici son premier long-métrage. »
Richard Lawson – Vanity Fair
« Au final, c’est une histoire d’amour profondément émouvante, où l’on devient à notre tour les soumis de la vision étrange, belle et sensuelle de Lighton. Et il faut dire que tout cela ne fonctionnerait pas sans deux acteurs totalement investis et en phase avec cette proposition audacieuse. »
Ryan Lattanzio – IndieWire

« Imprégné d’un humour grinçant, Pillion parvient à être à la fois pudique et explicite dans la manière dont Lighton met en scène chaque aspect de la relation peu conventionnelle entre Colin et Ray. »
Peter Debruge – Variety
« Voici la preuve qu’il n’y a rien de doux dans le véritable amour, c’est une histoire profondément britannique de romance, de dévotion et de perte, signée par le jeune réalisateur Harry Lighton. Il livre un film à la fois drôle, touchant et dérangeant, quelque part entre Alan Bennett et Tom of Finland, avec une pincée, si l’on ose, de Wallace et Gromit version BDSM. En somme, ce que Cinquante nuances de Grey aurait dû être. »
Peter Bradshaw – The Guardian
« C’est un matériau complexe pour un premier film, mais Lighton parvient à trouver un équilibre délicat entre le troublant, le drôle, le tendre et le mélancolique. »
Ed Potton – Times

« L’audace, la finesse et l’humour avec lesquels Lighton explore les dynamiques BDSM ainsi que les relations complexes qui unissent Colin et Ray donnent naissance à un film souvent touchant et déroutant. »
Hannah Strong – Little White Lies
« C’est un rôle majeur pour Melling… Colin ressemble à un oisillon, avec son regard fiévreux et ses bavardages compulsifs. C’est un vrai plaisir de le voir s’affirmer peu à peu, comprendre ce qu’il veut vraiment et comment l’obtenir. »
David Rooney – The Hollywood Reporter
« Lighton utilise magnifiquement les fantasmes et le BDSM comme terrain de jeu pour explorer le désir et la dévotion nés de l’amour non réciproque, tout en questionnant l’équilibre fragile entre l’amour de soi et le besoin d’indépendance. »
Glenn Garner – Deadline Hollywood Daily

La presse a largement salué Pillion comme l’une des propositions les plus audacieuses et singulières de cette édition cannoise. De nombreuses critiques ont souligné la finesse avec laquelle Harry Lighton, pour son premier long-métrage, aborde les dynamiques BDSM et les tensions émotionnelles de cette relation avec subtilité et sans voyeurisme.
Les performances des acteurs ont également été saluées, en particulier celle d’Harry Melling, révélation du film dans son rôle d’homme soumis en quête de repères. Son duo avec Alexander Skarsgård, glaçant et charismatique, est défini comme l’un des moteurs du film. Pillion a reçu une standing ovation de plus de huit minutes après sa diffusion à Cannes. Il n’a pour l’instant pas de date de sortie officielle dans les salles de cinéma. Le film sera distribué aux États-Unis par A24.