Tom Hardy aura donc é sept années sur Venom. D’abord en tant qu’acteur, quand il a été choisi pour incarner Eddie Brock, personnage associé au symbiote noir que le grand public avait largement découvert au cinéma dans Venom : The Last Dance avec Kelly Marcel. Les deux avaient même fondé la boîte Marcel Hardy Productions.
Difficile donc de dire que l’acteur de Mad Max : Fury Road et The Revenant a subi Venom, sauf à imaginer un super-syndrome de Stockholm. Reste qu’après trois films où il jouait au chewing-gum CGI, Tom Hardy a annoncé qu’il en avait fini avec le personnage.
Va-t-il refaire des films dignes de ce nom ? La sortie de Ravage, le prochain Gareth Evans (The Raid) sur Netflix le 25 avril 2025, après des années d’attente, est peut-être un signe du ciel. En attendant, Tom Hardy est revenu sur la trilogie Venom, et ce qu’il regrette de ne pas avoir pu accomplir. Spoilers : il ne parle pas de la « qualité » des films.
« ON A FAIT CE QU’ON A PU AVEC VENOM »
Invité dans The Discourse Podcast, Tom Hardy est revenu sur son épopée Venom. Et le monsieur est é maître dans l’art de tourner autour du pot, puisqu’il reconnaît que les contraintes étaient fortes, mais que ça n’a jamais empêché l’équipe de faire son travail :
« On nous a donné un ensemble de limites, et c’était vraiment un privilège de pouvoir jouer avec une propriété intellectuelle aussi aimée que Venom. (…) Et à ce niveau, on a fait ce qu’on a pu et on a adoré le faire. On s’y est jetés à corps perdu, dans les limites de ce qu’on avait le droit de faire avec lui. Donc le plaisir du travail était plus fort que les limites des possibilités qu’on avait avec lui, parce qu’on se concentrait uniquement sur ce qu’on avait le droit de faire. Et on a adoré le faire. »
Difficile de ne pas penser à la violence des films, puisque la promesse initiale d’un film sanglant à la hauteur de Venom a été légèrement modifiée en cours de route. Pourquoi ? Parce qu’un classement Rated R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux États-Unis) est un frein pour l’exploitation en salles, le jeune public étant mis de côté. Le choix d’un PG-13 (accord parental recommandé, film déconseillé aux moins de 13 ans) était donc logique, d’un point de vue commercial en tout cas.

SPIDER-MAN VS VENOM
Le PG-13 avait un autre objectif : calibrer les films Venom sur ceux du MCU, et notamment les Spider-Man : No Way Home, et Tom Holland et J.K. Simmons dans Venom 2.
L’interprète d’Eddie Brock confirme que c’était bien le plan, mais que ça ne s’est pas fait… pour des raisons qui lui échappent :
« Je ne sais pas comment répondre à cette question. On était tellement proche de le faire. On était aussi proche qu’on puisse l’imaginer, hormis le fait de faire le film ensemble. Ce que j’aurais adoré faire parce que ça veut dire que ça aurait été tellement amusant. »
Seul élément de réponse : c’était une décision au sommet des studios, qui ont donc décidé de ne pas concrétiser ce cross-over.

Et au cas où quelqu’un sur Terre avait encore un doute là-dessus, ce n’est pas l’amour du cinéma qui a motivé Tom Hardy à s’investir autant dans Venom, que ce soit avec les trois films ou ce projet avorté de cross-over avec Spider-Man :
« Fondamentalement, pour moi, ce serait pour les enfants. Parce que, certes, les adultes aiment les films de super-héros, comme on peut le voir avec le box-office quand ils marchent, mais je pense que les enfants me rappellent constamment à quel point ces personnages sont importants. Et ils ne comprennent pas pourquoi leurs personnages favoris ne sont pas dans un film ensemble. Même problème avec mes enfants. »
Pour rappel, Sony avait tellement la dalle qu’ils ont même menti dans la promo de Morbius en rajoutant une affiche de Spider-Man dans le décor, histoire d’exciter les fans. Le réalisateur avait confirmé que c’était une pure décision marketing avec laquelle il n’avait rien à voir.
Au final, Michael Keaton reprenait son rôle du Vautour de Spider-Man : Homecoming dans la scène post-générique de Morbius, pour teaser un futur combat. Lequel n’aura donc jamais lieu puisque cet univers autour de Venom a vite tourné au désastre, les échecs de Madame Web et Kraven ayant été les derniers clous dans ce cercueil.
Reste à savoir si le studio va lâcher Venom maintenant que Tom Hardy a annoncé qu’il en avait fait le tour. Le score de Venom 3 (480 millions au box-office) est en dessous de Venom 2 (506 millions) et surtout du premier Venom (856 millions), mais pas sûr que les producteurs y voient une raison d’arrêter les dégâts.
Le pire, ça aura aussi été de limiter Carnage et Knull… Avec ces vilains au Top, on aurait pû faire oublier le côté isolé de ce Venom.
Bon ben y a plus qu’à attendre que Holland tombe sur le symbiote dans un coin de Battleworld…
Pourquoi Spider-Man n’est-il finalement pas apparu dans ces films ? On ose espérer que Disney a compris que l’un de ses rares personnages encore véritablement rentables pour le MCU aurait été gâché. Certes, cela ne signifie pas que les films actuels du studio brillent par leur qualité, mais ils restent, malgré tout, un moindre mal face aux errances des Venom. Une apparition mal pensée de l’homme-araignée aurait sans doute contribué à précipiter l’effondrement d’un univers cinématographique déjà vacillant.