(RE)DIS CAMION
Et c’est probablement pour cela que Terminator 3 : Le soulèvement des Machines donne le sentiment de ne pas être très motivé, de juste servir une soupe scénaristique réchauffée, et de compter sur le spectacle pour faire illusion.
Quiconque prend le temps deux secondes de se pencher froidement sur le scénario voit la vérité lui crever les yeux : Terminator 2 : Le Jugement dernier. Les deux films sont dans leurs structures quasi identiques, et nécessairement, le plus récent des deux paraît peu inspiré, voire fatigué… surtout si ladite structure, relativement simple (mais pas simpliste), ne bénéficie pas cette fois de personnages soignés par un auteur compétent pour la porter.
Adieu donc le noyau familial complexe brossé avec finesse et émotion dans James Cameron et dans une franchise qui a vu naître Sarah Connor est un comble à la limite de l’insulte.
Ouaip, vous êtes des gros nuls.
GIT TO ZE (BIGGA) CHOPPA
Heureusement, Terminator 3 : Le soulèvement des Machines se rattrape aux branches, malgré les défauts listés ci-dessus. Si l’on excepte quelques effets visuels caoutchouteux et quelques gags dispensables, les scènes d’action sont, il faut le reconnaître, assez bien fichues.
La scène de l’autoroute des deux premiers films est revisitée avec une soif de destruction très ludique, tandis que la baston au cimetière fait agèrement revivre l’aspect mi-cool mi-effrayant des robots tueurs, tout en exploitant correctement la pesante silhouette d’Arnold Schwarzenegger.
Ah bah c’est sûr, si y’a Schwarzy, ça va déjà mieux
En revanche, on tirera pudiquement la chasse sur le corps-à-corps final sans saveur entre le T-X et le T-850 aux toilettes, pour mieux apprécier la meilleure surprise du film : son climax. Après un petit concours de « qui c’est qui a le plus gros » (on parle d’hélicoptères hein), Terminator 3 : Le soulèvement des Machines ne se sent plus tout à coup et se permet l’impensable, une vraie surprise dans son écriture. Car il y a un twist dans l’épilogue du film, et il n’est pas amer, il est carrément déprimant.
Si le film se termine quand même sur une note optimiste (Hollywood oblige), le film laisse un tenace arrière-goût d’échec du camp du bien, qui s’est bien fait terminer la tronche. Une étonnante résolution, qui en plus laissait la porte ouverte à beaucoup de possibilités et excite l’imaginaire du spectateur, même si elle a le malheur d’entériner le statut de bolosses ultimes de Kate Brewster et John Connor.
La Résistance humaine est dans de bien sales draps avec des leaders pareils, mais bon, on était venus pour les robots de toute façon, et ce ne sera jamais pire que l’ignominieux Terminator : Genisys.
Non, non, le 3 est génial lui aussi.
Du simple fait de Kristanna Loken, qui fait un truc immense.
Et tout le reste, Terminator quoi ! Moi, je n’attendais rien d’autre.