Critique : La Ferme en folie

Par Flore Geffroy
8 août 2006
MAJ : 25 février 2020

Ace Ventura en Afrique (en 1995) et des détournements parodiques dits Thumb (Thumb Wars, Thumbtanic). On pouvait donc s’attendre à quelque joyeux délire potache, ce que la critique américaine, apparemment, n’a guère apprécié. Un exemple : étonnée de l’anatomie incorrecte des principaux personnages, elle s’est montrée parfois… vache, particulièrement à l’endroit d’Otis, vache à pis mais fils de Ben, lui-même sans les attributs classiques du mâle.

Cette modeste réserve mise à part, difficile de résister au rythme ébouriffant des 90 minutes du film. Le scénario a tout juste l’épaisseur nécessaire : mince comme du papier à cigarette, peut-être, mais il a un vrai ressort dramatique. Surtout, il se met au service de trouvailles visuelles dégainées non stop. Le surf sauvage au sommet d’une montagne n’est que l’amorce d’une série foldingue de scènes franchement cocasses, bourrées de clins d’œil. Au hasard : le concert de folk-rock la nuit dans la grange, métamorphosée en tripot, le rat rappeur obèse, la livraison de pizzas par deux livreurs débiles, la virée en voiture en pleine nuit, le fermier qui se fait latter par un âne imperturbable pour en avoir trop vu… Ça pogotte sans arrêt, ça dance, ça déménage de manière effrénée, sur des musiques qui ne cessent de s’enchaîner.

Côté animation, on hésite entre l’émerveillement et l’aversion. Le trait des personnages est presque trop carré pour une 3D et pourtant, la fluidité des mouvements impressionne. Les couleurs pètent et s’étalent : vert des champs, bleu du ciel, rouge de la grange. La galerie des personnages est un vrai régal, de la souris contorsionniste à l’accent mexicain en ant par Dag, le coyote félon, ou Miles, l’âne zen. On en prend plein les mirettes avec un régal jubilatoire. Ici, point de « gnangnanteries » à la Disney, point de message subliminal, point de morale bien pensante… (en tout cas pas pesante) Ne manquez pas le retour des héros à l’issue du combat contre les coyotes sanguinaires, ou Easy Rider version bovine… Un film dont on ressort presque lessivé, le cœur léger, l’humeur badine, les zygomatiques détendus.

Flore Geffroy, en direct du zoo de San Diego

Courteney Cox est une V.O.
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