L’épouvante au goût de cendres
L’histoire est connue. Neill Blompkamp devait assurer Alien 5 avant que Ridley Scott ne décide de le saborder en reprenant la saga à son compte avec Covenant. Comme bien des projets avortés, la vision du réalisateur de District 9 charrie son lot de fantasmes, au point d’être parée de plus de qualités qu’elle n’en aurait sans doute jamais eu. Qu’importe : on ne peut s’empêcher de penser qu’en endossant la casquette de producteur pour Ash, il tente encore de digérer cet échec.
Le concept du film est prometteur, avec son astronaute qui découvre à son réveil que tous les membres de l’équipage de sa station spatiale ont été massacrés. Ajoutez une pincée d’amnésie, un allié trouble et quelques réminiscences sanglantes et vous obtenez le cocktail d’un parfait petit huis clos horrifique SF, digne de trôner aux côtés de la saga des xénomorphes, The Thing, Event Horizon…
Ash dissémine généreusement ses inserts cauchemardesques, commodément calés sur les caprices de la mémoire de son héroïne. Emballés dans des jumpscares sans génie, mais relativement honnêtes, ceux-ci font leur effet dans un premier temps, grâce à quelques visuels sympathiques à base de peau qui fond et de chair atomisée.

Hélas, la machine tourne rapidement à vide faute d’une proposition suffisamment solide par ailleurs. Le film aurait pu aller plus loin dans ses velléités body horrifiques pour marquer les esprits, et ne compte que sur quelques éclats gorasses pour dynamiser le palpitant.
Resident Evil compte également au nombre de ses inspirations, mais question trouillomètre, à quelques frémissements près, on est plus proche de la saga de Paul W.S. Anderson que des opus vidéoludiques. Le montage fébrile se précipite inutilement, en coupant régulièrement au moment même où la tension de la scène devrait s’installer.
Le scénario n’est pourtant pas avare en ressorts anxiogènes, entre un vaisseau en PLS, l’inévitable gestion de l’oxygène, le jeu de piste macabre, la paranoïa, la menace cousine du symbiote de Spiderman 3… Il échoue malheureusement à insuffler une véritable étrangeté, à quelques moments près (les premières minutes, la silhouette dans la brume). En dépit de son postulat prometteur, la tension part s’acheter des clopes dans le sas d’à côté pour ne jamais revenir.

Les coquilles vides
La déception de sa dimension horrifique découle d’une écriture faiblarde, signée Jonni Remmler. Celle-ci exploite les ficelles d’un puzzle narratif hyper classique, l’amnésie permettant de disséminer des éléments d’explication au bon vouloir du scénariste. Ash échoue malheureusement à construire quoi que ce soit de consistant et enchaîne les clichés.
Difficile de s’investir émotionnellement quand les deux protagonistes nous donnent si peu d’eux-mêmes. Eiza Gonzáles (déjà en plein micmac extraterrestre dans Le Problème à trois corps) paie le prix de son blackout, façon syndrome d’Alice dans le premier Resident Evil : on n’en sait guère plus à son sujet à la fin du film, sinon qu’en termes de charisme, son inspiration évidente Ellen Ripley la coucherait juste en clignant des yeux.

Aaron « Jesse Pinkman » Paul est pour sa part censé instiller le trouble sur ses intentions : de fait, lui aussi nous en montre un minimum. La modestie appréciable du huis clos aurait dû étoffer leur dynamique, mais aucun n’apparaît jamais attachant ni menaçant. Leurs dramas sonnent très artificiels, et les tentatives convenues de dégager un semblant d’empathie pour le reste de l’équipe tombent complètement à plat.
Dans l’espace, l’angoisse devrait toujours se doubler d’un vertige existentiel, mais rien n’est suffisamment incarné pour fonctionner. Et ce ne sont pas les interprétations pauvrement mécaniques des deux têtes d’affiche qui permettront de leur donner corps. On serait curieux de voir ce qu’en auraient fait Joseph Gordon-Levitt et Tessa Thompson, initialement rattachés au projet. En l’état, la petite heure trente que dure Ash, douche comprise, paraît bien longue…

Le crash technique
Ash ne peut malheureusement pas compter sur sa facture technique pour se rattraper. Flying Lotus, également DJ et rappeur, avait fait dans le très très barré avec Kuso et ses pastilles hallucinatoires suivant les survivants d’un tremblement de terre à Los Angeles. De nouveau, il en fait des tonnes mais le projet aurait sans doute mérité moins d’épate et davantage de tenue.
Il multiplie les effets faciles et les fausses bonnes idées pour dynamiser sa caméra. On e de la dilatation des perspectives d’un Max Payne qui découvre sa femme assassinée à une vue subjective façon Half Life entre deux plans débullés. La réalisation manque cruellement de cohérence, misant sur le clinquant pour se donner une illusion de créativité et de sensorialité.
Les effets visuels ne se fondent pas davantage dans le décor. Flying Lotus aurait appris à les fabriquer à partir de tutoriels YouTube… En dépit d’idées intéressantes (les fractales célestes) et d’un bel appétit de dépaysement, la palette saturée des extérieurs évoque un fond d’écran Windows 95 hacké par un amateur d’onirisme science-fictionnel.

À l’intérieur de la station, c’est encore pire : le tout-néon est de mise. Impossible de sélectionner deux plans au hasard sans obtenir l’équivalent bicolore cinématographique d’une Bêtise de Cambrai. Et on ne peut pas compter sur les costumes e-partout ni le maquillage bien trop propret des acteurs (les crasseux attachants d’Alien paraissent bien loin) pour conférer à l’ensemble une once d’authenticité.
Ash garde pourtant, par la somme de ses ambitions et de ses parti-pris maladroits, un petit fumet bien à lui. Dans un état de conscience modifiée, il est sans doute facile de se laisser happer par ses délires chromatiques, ses nappes synthétiques et son rythme singulier. Un film inoubliable était sans doute tapi là, quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel de sa photographie.
Ash est disponible sur Amazon Prime Video depuis le 24 avril

J’y ai cru pendant environ 30 minutes.
Ensuite j’ai espéré un miracle de fin pendant autant de temps.
Enfin j’ai accepté que non, y aurait pas grand chose à en sauver pendant toute la fin du film.
Je l’aurais oublié demain par contre, il aura au moins cet avantage.
L’affiche annonçait « the new mindbender n’y Flying Lotus », ça indique la taille les chevilles du mec en tout cas. Et son aveuglement.
tout a fait d’accord,
on s’ennuie ferme pendant 50 min
un sursaut mou ensuite mais au global c’est trop lent et trop convenu.
on peut se rapprocher de « the thing » mais l’action le gore et l’horreur brute en moins.
Rien que pour le résumé que vous avez laissé (l’accouplement de redisent evil et d’alien en boite de nuit… tout de même!) je vais le tenter^^.
Marc, malgré ton enthousiasme, je vais faire l’ime sur ce nanar.
je crois que tu es le seul à avoir apprécié.
C’est laid, aucune ambiance, mal joué (l’actrice se promène constamment la bouche ouverte, c’est son seul jeu d’acteur), j’ai tenu 30min.
1h35 sensation 3h55 une zederie de plus, l’actrice se demande dans quel daube elle c’est fourrée.. les scènes intérieur ambiance 2 pieces cuisine cheaposs d’une lourdeur.. quelques plans a sauvé , les extérieurs cgi le monstre (hidden like).. ça ma fait pensé au film sf des années 50 ..grotesque Franchement dispensable
C vrai que c pas beau. Les acteurs sont mauvais. Visuellement, quelques ages pas mal. G pas encore fini. Il va falloir que je me fasse violence pour aller au bout
Aaron Paul depuis Breaking Bad il a l’art d’aller se mettre dans des projets tout moisis. Que ce soit Need For Speed ou Westworld (post saison 1), ya vraiment rien qui va.
.
Sinon Marc En Rage, tu es CM Amazon ou juste extrêmement ionné ?
Whaou c’est moche !! Filmé avec un wiko ,vraiment rien de bon ,j’ai regardé jusqu’au bout mais que c’est long !
Zéro sur 20
Si vous aimez le rouge, le rose et le bleu, tout ça en fluo, vous allez adorer. C’est irregardable déjà rien que pour ça faut être courageux pour aller au bout. Et puis les flashs agressifs et incessants de l’héroïne deviennent très vite fatigants également pour les yeux. Et ce ne sont pas les 2 ou 3 effets gores ( même pas gore vu qu’ils sont noyés dans les teintes rouges ou roses), ni la bêbête style symbiote de la fin qui rattrapent l’affaire. Franchement dispensable.