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Blanche-Neige : grosse panique chez Disney avant l’avant-première restreinte

Par La Rédaction
14 mars 2025
© Disney

Le remake de Disney. Le studio sort son parapluie… et serre les dents.

L’année de son annonce, en 2016, le remake de Blanche-Neige est une évidence. Le remake de Cendrillon a bien marché, celui du Livre de la Jungle a fait un véritable carton et le studio se frotte les mains en oscultant son catalogue de classiques. En 2019, au moment d’engager le réalisateur Marc Webb, c’est une opportunité immanquable. Aladdin et Le Roi Lion viennent d’atomiser le box-office américain, remportant à eux seuls plus de 2,7 milliards de dollars.

En 2021, le choix de Gal Gadot dans les rôles de Blanche-Neige et de la méchante reine s’inscrit dans une logique hollywoodienne typique : la première a explosé la même année grâce au West Side Story de Steven Spielberg, la seconde enchaine les blockbusters hollywoodiens depuis plus de 10 ans. C’était toutefois sans compter la « culture war » qui a depuis transformé internet en champ de bataille à ciel ouvert, les polémiques en pagaille et plus globalement l’état du monde.

À une semaine de la sortie, ce qui était autrefois une garantie d’argent facile est devenu un véritable fardeau pour l’empereur du divertissement qui, dans la panique, prend déjà quelques mesures.

Rachel Zegler dans Blanche-Neige
« Oh, des cendres ! »

Blanche Neige et les sept mains courantes

Quiconque a é plus de 15 minutes sur les réseaux sociaux ces trois dernières années le sait : le sujet Blanche-Neige est devenu radioactif. Des intox sur les « créatures magiques » (il a toujours été question de copier l’original avec des CGI) aux querelles de Peter Dinklage et Dylan Postl sur la représentation du nanisme, en ant bien sûr par les interviews de Zegler où l’actrice avoue ne pas apprécier les manières de harceleur du Prince dans le film original, les polémiques se sont succédé à un rythme qui rendrait jaloux les producteurs d’Emilia Pérez.

Et puis il y a eu les mouvements et évènements politiques du monde contemporain, comme la guerre Hamas-Israël et le génocide des Palestiniens. Les « free Palestine » de Rachel Zegler et le soutien de Gal Gadot à l’armée israélienne ont rallié davantage de groupes politiques contre le film. Encore récemment, Zegler a dû s’exc pour avoir vivement réagi à l’élection de Donald Trump. « Il y a une maladie très très profonde dans ce pays », avait-elle déploré.

Blanche Neige - Nains
Qui s’excuse pour ça ?

Elle en sait quelque chose. Parce que l’épicentre de la colère, c’est elle. Comme le prouvera probablement très vite la section commentaire de cet article, les origines colombiennes de l’actrice ont provoqué non pas une vague, mais un tsunami de protestations plus ou moins civiles, dont la promotion a fini par tenir compte dans une bande-annonce. La comédienne elle-même avait dû se justifier, évoquant une première version du conte où l’héroïne survit à une tempête de neige. Mais la tempête de merde, elle ne faisait que commencer.

Rachel Zegler dans Blanche-Neige
Le vrai tribunal populaire

Privés de tapis

Si l’on en croit certains médias américains, comme Variety et The Hollywood Reporter, la situation est quelque peu délicate pour Disney. Tant et si bien que la traditionnelle avant-première hollywoodienne, prévue pour le 15 mars, ne sera pas comme les autres. L’habituel parterre de journalistes ne sera pas autorisé à accéder au tapis rouge et donc à poser des questions au casting. D’abord mutique, le studio a préféré parler à THR « d’une après-midi plus festive et familiale, afin de s’accorder avec le ton et le public-cible du film ».

La dernière fois qu’un tapis rouge a été régulé à ce point, c’était chez Warner, pour The Flash. Sauf que la cible des critiques, Ezra Miller, n’avait pas à répondre de sa couleur de peau, mais des multiples accusations d’actes criminels proférées à son encontre. Mickey a fait également l’ime sur la non moins traditionnelle avant-première anglaise. Zegler a uniquement chanté devant le château de Segovia en Espagne, qui a inspiré le château du film de Walt Disney.

Voilà, là c’est pas woke

En aussi, les réticences de la firme se font sentir. Lorsqu’Ecran Large a demandé aux attachés de presse si des projections étaient prévues, ceux-ci nous ont répondu très honnêtement que Blanche-Neige « n’a pas été créé pour répondre aux attentes cinéphiliques de la rédaction », avant de nous conseiller d’attendre la sortie, « avec le vrai public du film ». Un « vrai public » qui est donc prié de ne pas avoir trop « d’attentes cinéphiliques » a priori.

Blanche-neige Rachel Zegler
Les vrais fans

Argent, mon ami, tu n’es pas très fidèle

Chez THR, des sources concurrentes s’interrogent sur la discrétion du marketing, d’autant plus pour un film qui aurait coûté, selon certaines sources, largement reprises depuis, plus de 300 millions de dollars. Est notamment pointée du doigt la mise en vente tardive des billets aux États-Unis. Des membres de Disney nient en bloc : ils auraient toujours voulu attendre avant de lâcher les chiens de la promotion, notamment après l’apparition des deux comédiennes aux Oscars.

Selon les services dédiés, Blanche-Neige devrait pourtant plutôt bien s’en tirer pour une sortie en mars avec des estimations américaines comprises entre 50 et 56 millions. En revanche, un exploitant interrogé par THR craint plutôt un démarrage comparable à celui de Dumbo, avec 45 millions.

Blanche-Neige Gal Gadot
Ils ont manqué une occasion de réengager Armie Hammer

Dans tous les cas, les chiffres sont difficiles à interpréter. La Petite Sirène avait débuté avec 95 millions de dollars avant de péricliter jusqu’à ne pas déer la barre des 300 millions aux États-Unis et toucher 569 millions dans le monde. Mufasa, en revanche, avait débuté avec 35 millions de dollars, avant d’atteindre les 246 millions aux États-Unis et les… 700 millions dans le monde.

Tout porte à croire que Mickey cherche surtout à limiter la critique, qui pourrait décourager les vaches à lait le « vrai public », et se protéger d’une potentielle polémique supplémentaire née au détour d’une question. Nul doute que les participants aux junkets (les courtes séries d’interviews accordées à la presse) seront d’ailleurs triés sur le volet. Pas certain que ça fonctionne complètement : ça fait trois ans que les youtubeurs pop culture préparent leurs miniatures avec le mot « woke » écrit en lettres de sang. C’est juste un mauvais moment à er. Verdict dès le 19 mars en .

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marieg
marieg
il y a 2 mois

Je suis surprise de voir à quel point toutes les mauvaises décisions ont l’air d’avoir été prise sur ce film! Disney devait savoir sur quel terrain ils allaient avec une actrice latino. Ils auraient dû assumer cette décision au lieu d’envoyer leur actrice au front.
Au-delà de ça, je n’étais pas au courant des prises de position de Zegler. Je veux bien que ce soit maladroit pour la Palestine, mais on est d’accord que, à côté, Gadot peut soutenir l’armée d’Israël sans qu’on ne lui reproche rien? Si elle a le droit d’être patriote, Zegler a le droit d’avoir son opinion elle aussi.
Puis l’obliger à présenter des excuses à Trump… Sans commentaire.

Prisonnier
Prisonnier
il y a 2 mois

Je n’ai rien contre cette demoiselle que je trouve fort charmante mais… Jamais chez Disney ils se sont posés la question de savoir qu’elle va être la réaction des gens si on met une latino pour jouer blanche neige? Au delà de la fachosphere, j’imagine qu’il y a aussi des gens qui ont grandi avec le chef d’oeuvre animé et qui peuvent être étonnés du choix de l’actrice?
Perso, je m’en fous, je regarde pas les remake. Mais enfin, je trouve qu’ils ont quand même tendu le baton pour se faire battre.
Après, au delà de la couleur, elle a un petit souci également en se mettant en avant pour Free Palestine. Enfin, la encore, Palestine/Israël, je me tamponne le coquillard. Mais jamais elle s’est dit que ça peut flinguer son avenir et ruiner le film?

Il y a des milliers de choses qui m’interpellent sur ce film, et je parle même pas des cgi foireux et du caca boudin de Peter D.

vincentducancel1
vincentducancel1
il y a 2 mois

Zegler qui qualifie le prince charmant d harceleur et le baiser d attouchement sexualité non désiré est difficilement défendable. Je me fiche de sa couleur de peau mais ce genre de parole me l a fait immédiatement détester. Et les CGI ont l air dégueulasse, ce qui n arrange pas la publicité du film. Ceci dit il aura son public, mes enfants me tannent déjà pour aller le voir ( la bande-annonce est ée à plusieurs reprises sur les chaînes destinées aux jeunes ).

cielbleu
cielbleu
il y a 2 mois

J’adore cet article de haute voltige intellectuelle!
Et je me marre déjà.

patrickjammet
patrickjammet
il y a 2 mois

« En gros faut taper le milliard pour rentabiliser le film ». Les moindre faits et gestes de Disney sont épiés et il est Disney de moins en moins honnête sur les chiffres des coûts de revient, histoire de troubler les détracteurs… Bref !

shingo
shingo
il y a 2 mois

Bah alors ? Ça cite du Stupeflip dans les intertitres ?

JohnJohn
JohnJohn
il y a 2 mois

Quel dommage que Peter Dinklage et sa sortie sur le « s stéréotype des nains qui vivent dans une grotte! » (a-t-il réellement vu le film de 1937 ?) Ait empêché des acteurs de petite taille d’obtenir un rôle dans ce film, cela les aurait révélés au monde, leur aurait offert des opportunités de carrières et suivant leur performance d’acteur leur aurait fait décrocher d’autres rôles. Certains disent que Dinklage à fait cette sortie de manière calculer afin qu’ils ne lui fassent pas d’ombre. Comment savoir…

Le film, par les polémiques qu’il a lui même, le studio et son actrice principale, ont crées risque bien d’être un flop complet.

Si seulement, les studios pouvaient produire des films avec de bons acteurs, engager des scénaristes talentueux et des réalisateurs avec une vision qui créeraient les chefs-d’œuvre de demain plutôt que de tout miser sur le marketing et les apparences…

Flo1
Flo1
il y a 2 mois

Aucune importance, c’est toujours un opus parallèle au film d’origine, que Disney met toujours en avant dans son catalogue, inchangé. Visible encore et encore à l’infini.
Les artistes ont le droit de reprendre sur les mêmes œuvres, comme ils peuvent.

Eomerkor
Eomerkor
il y a 2 mois

Mouais. Culture War ou wokisme ou autre isme le fait est que le projet était mal lancé. Il y a des pages web et des pages web de déclarations crétines de Rachel Zegler sur ce qu’était supposé être son rôle et elle a fait des tas d’allusion à la nationalité de Gal Gadot pour la discréditer. Quand à l’histoire des êtres magiques elle vient de Disney faisant suite à une interview de Peter Dinklage.
Le film arrive enfin et a été refait pour cadrer avec la version des contes de fées et le dessin animé original au lieu d’une version moderne et crétine. Les projections tests de la première version ont été catastrophiques et Disney ne pouvait pas laisser er un bouzin dont le curseur a été poussé bien trop loin. Maintenant Disney a peur de présenter son produit enfin fini et compte sur les premières projections en public c’est à dire avec des enfants de moins de dix ans qui prendront le film tel qu’il est. Refaire l’histoire en voulant toujours discréditer ceux qui critiquent un projet foireux sous pretexte que des racistes s’en donnent à coeur joie sur la supposé couleur de peau sombre de Rachel Zegler c’est se mettre des oeillères. Disney a merdé de A à Z sur son live action.

Saeltek
Saeltek
il y a 2 mois

Je lis l’article et je tombe sur cette phrase « Parce que l’épicentre de la colère, c’est elle [Zegler]. Comme le prouvera probablement très vite la section commentaire de cet article »

Je finis l’article, j’arrive à la section commentaire. Premier commentaire (en dessous du mien donc) : « Gna gna gna elle est latino, agenda woke »

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