Personne ne l’a demandé, mais un remake de Panic Room, le super film de David Fincher, arrive

Est-ce que les remakes sont forcément des hérésies, des tragédies et des insultes au cinéma ? Non. True Lies, La Mouche, The Thing, Victor Victoria, Le Blob, Scarface, La Colline a des yeux… les bons exemples ne manquent pas, même si la question de « c’est pas un remake, c’est une nouvelle adaptation » demeure. David Fincher en est lui-même une preuve avec l’excellent Millénium : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes, à la fois nouvelle adaptation du livre de Stieg Larsson et remake du film réalisé par Niels Arden Oplev, avec Noomi Rapace.

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Mais au-delà des motivations parfois incompréhensibles et/ou purement cyniques, la liste des mauvais remakes embarrassants est encore plus longue que celle des jeux de mot douteux publiés sur Ecran Large. D’où l’extrême prudence face à chaque annonce, comme celle d’une nouvelle version de Panic Room, le malin thriller réalisé par David Fincher, avec Jodie Foster et Kristen Stewart attaquées chez elle en pleine nuit par des cambrioleurs.

DE PANIC ROOM À QUARTO DO PÂNICO

Selon Variety, un remake de Panic Room est actuellement développé au Brésil, par la boîte de production Floresta. Elle appartient à Sony Pictures Television, qui était derrière le film de 2002, donc le lien n’est pas compliqué.

C’est l’actrice Isis Valverde qui reprendra le rôle de Jodie Foster, et si son nom ne vous dit rien, sachez qu’elle est plus que connue au Brésil, notamment grâce à la telenovela Ti Ti Ti. Qui était le remake d’une telenovela des années 80. Et qui faisait partie d’un multivers de telenovelas à succès. Elle a également été vue dans le film Brazilian Western, sorti en VOD en 2016 en .

Ce Panic Room brésilien sera réalisé par Gabriela Amaral Almeida, notamment repérée avec le thriller O Animal Cordial, qui lui a probablement permis d’être engagée puisque c’était déjà une sorte de Panic Room : une histoire de cambriolage, dans un restaurant.

PANIC ROOM, UN FINCHER MÉSESTIMÉ

Souvent rangé parmi les films mineurs de David Fincher, notamment parce que c’est l’un de ses plus commerciaux, Panic Room (2002) reste pourtant un ionnant petit tour de force. Sorti entre Zodiac (2007), ce thriller a été écrit par le scénariste David Koepp (Jurassic Park, Spider-Man, Mission : Impossible).

La production n’a pas été de tout repos. Le directeur de la photo Darius Khondji (Seven, La Cité des enfants perdus) a été viré juste avant le tournage, notamment parce qu’il n’était pas sur la même longueur d’onde que le cinéaste. Une aubaine pour Conrad W. Hall, fils du grand directeur de la photo Conrad Hall (Butch Cassidy et le Kid, Marathon Man, American Beauty), qui a ainsi fait ses premiers pas.

Nicole Kidman devait tenir le premier rôle mais les séquelles d’une blessure sur le tournage de Moulin Rouge ! l’ont forcée à abandonner au bout de quelques semaines de préparation et répétition. Le studio a refusé de repousser le film, et David Fincher a dû trouver une remplaçante. C’est Jodie Foster qui a accepté, elle qui avait failli être dans The Game quelques années plus tôt – et qui a alors laissé tomber son rôle de présidente du Festival de Cannes de 2001.

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Castée au départ pour incarner la fille de Nicole Kidman, Hayden Panettiere avait entre-temps laissé sa place à Kristen Stewart. Et quelques semaines avant le début du tournage, Jodie Foster a découvert qu’elle était enceinte, ce qui a impliqué quelques petits changements dans le planning. Nicole Kidman, elle, fait une « apparition » clin d’œil : elle est la voix qui répond au téléphone lorsque l’héroïne appelle son ex-mari.

Avec son budget d’environ 50 millions, Panic Room a rencontré un joli succès, récoltant près de 200 millions au box-office mondial. Et il a surtout servi de gigantesque expérimentation technique pour David Fincher, qui a usé des effets visuels pour transformer sa caméra en outil surpuissant, capable de survoler tout le décor, traverser la matière, et créer des mouvements sensationnels.

Avec en plus l’excellente musique de Howard Shore, Panic Room s’est imposé comme un modèle de petit thriller, et surtout un parfait exemple de mise en scène qui sublime un scénario somme toute très classique. Bon courage à l’équipe brésilienne pour le remake donc.