Alors que Superman, il en a profité pour expliquer les mérites de cette approche pour la qualité de ses effets visuels.
Parmi les nombreux problèmes en coulisses de l’industrie hollywoodienne, la question des effets visuels (ou VFX) reste encore l’une des plus mal renseignées. Pourtant, elle est sans doute l’une des plus représentatives du manque de rigueur global des gros studios, qui se contentent de dépenser toujours plus d’argent pour compenser des manquements en pré-production ou pendant le tournage.
La conséquence la plus évidente, c’est la qualité très fluctuante de certaines scènes au fort taux de VFX. Alors que de plus en plus de studios spécialisés dans les effets visuels travaillent sur les blockbusters du moment, il peut être difficile de se coordonner face à des montages changeants, des séquences rajoutées à la dernière minute ou plus généralement de s’adapter à des méthodes de tournage qui ne pensent pas une seule seconde aux besoins de la post-production.
C’est aussi pour cette raison que l’argument marketing du “No CGI” est devenu de plus en plus récurrent dans la promotion de films, comme si prouver l’absence de VFX au profit de “vrais” effets sur plateau ou de “vraies” cascades rendait un projet meilleur. Fort heureusement, le mensonge devient de plus en plus risible, et certains réalisateurs commencent à se détourner de cette injustice promotionnelle.
James Gunn : le Superman des VFX ?
C’est notamment le cas de James Gunn, qui à vrai dire, n’a jamais cessé de saluer le travail des animateurs et des superviseurs VFX depuis le premier Gardiens de la galaxie. Le réalisateur a même fait figure d’exception dans le système des franchises super-héroïques, dont les plannings infernaux et les réécritures constantes ont été l’un des symptômes majeurs des dysfonctionnements de l’industrie.
Maintenant qu’il a est à la tête du nouveau DCU, il est pertinent de s’interroger sur la logistique des projets de Warner, et s’il est possible de tomber plus bas que la moustache retouchée d’Henry Cavill dans le Justice League de 2017 (exemple parmi d’autres au sein des horreurs de Wonder Woman 1984, Aquaman 2 ou The Flash).
Sur Threads, un utilisateur lui a justement posé la question de sa méthodologie, suite à l’annonce de la fin de tournage de Superman, un an avant la sortie du long-métrage. Voici sa réponse :

“En faisant quelques recherches, vous verrez que mes films ont toujours eu une approche différente, et j’ai toujours donné aux artistes et collaborateurs VFX le temps pour qu’ils puissent faire leur travail correctement, et le respect qu’ils méritent. C’est pour ça que la qualité des VFX dans ces films est uniformément géniale (et parce que mes amis à Weta, Framestore ou encore ILM sont bourrés de talent).
C’est pour cette raison que nous avons fini de tourner Superman un an avant sa sortie, et qu’ils avaient déjà commencé à travailler dur sur de nombreux plans des mois auparavant. C’est pour ça que nous avons commencé sérieusement le montage pendant le tournage. C’est pour ça que je me prépare aussi vivement et que je ne tourne que des scénarios terminés. Supergirl, que je ne réalise pas, est traité de la même manière. Je ne peux pas assez louer les artistes VFX qui nous aident à créer cette magie.”

Un nouvel espoir
Si on ne peut que saluer le sérieux de Gunn, il est triste de constater que son approche fait figure de rareté dans le contexte hollywoodien. Ses propos sur Threads vont de pair avec le fait que Superman n’a eu besoin que d’une demi-journée de reshoots (une broutille pour un blockbuster de cette ampleur).
Bien sûr, il convient de rappeler que Gunn a le mérite de son expérience, de ses débuts à la Troma jusqu’à ses heures de gloire chez Marvel. Mais on reproche justement au MCU d’embaucher de jeunes réalisateurs venus du cinéma indépendant, et qui n’ont pour la plupart aucun savoir-faire lié aux effets visuels, ni avec des productions d’une telle ampleur. C’est souvent la cause première de VFX ratés : les cinéastes ne savent pas exprimer leurs besoins, et le tournage n’est jamais adapté à la post-production.
A contrario, Gunn a permis aux Gardiens de la galaxie 3 d’obtenir une nomination aux Oscars pour les meilleurs effets visuels. Au-delà de son fameux plan-séquence numérique qui a demandé une logistique folle, le film comporte un total de 3 000 plans truqués. Un nombre énorme qui concerne autant les petites retouches que les CGI de Rocket ou Groot.
En tout cas, face aux témoignages de plus en plus récurrents de professionnels du secteur, lassés et épuisés par les studios hollywoodiens, il est bon de voir des réalisateurs talentueux remettre les pendules à l’heure, en espérant que ça inspire les autres. De quoi être encore plus impatients de découvrir Superman, qui sortira dans les salles françaises le 9 juillet 2025.
Forcément : dans son cinéma, tout est déjà « moche », tordu, bizarroïde… Du coup, c’est homogène.
Mais avec le beau Superman, faudra pas faire le malin – souvenez-vous sa parodie de Adam Warlock.
On peut lui reprocher son humour qui ne conviens pas a tout le monde, le fait que dans chacun de ses films il place sa famille ou ses potes, mais techniquement on ne peut qu’avouer que le mec est fort. Alors oui il y a sa manière de faire qui favorise les créateurs de VFX (a part les couleurs choisis sur quelques plans difficile de dire que les VFX des 3 GOG sont moches, le dernier étant juste sublime, a l’image de Rocket) mais même sans effets spéciaux il sait ce qu’il fait, suffit de voir la scène d’évasion d’Harley dans son Suicide Squad, toute la baston est compréhensible, bien filmé, bien monté, comme celles dans Peacemaker.
Article très intéressant, qui explique bien la raison des VFX de plus en plus bâclés sur des films à budget énorme.