YOU saison 5 : une fin parfaite pour le tueur de Netflix ? Explications par l’acteur principal

La cinquième et ultime saison de Penn Badgley, l’acteur principal. ATTENTION : SPOILERS ! 

Depuis la diffusion de la première saison en 2018, la série YOU, créée par Gossip Girl, Joe a é 4 saisons à essayer de justifier ses meurtres via un narratif fantasmé par lui-même, selon lequel il serait un véritable prince charmant qui jouerait de malchance.

Mais la bande-annonce de la cinquième et ultime saison, disponible depuis le 24 avril sur Netflix, donnait la couleur : Joe finirait par payer pour ses crimes, d’une manière ou d’une autre. Mais la manière en question n’est pas forcément celle à laquelle beaucoup de gens s’attendaient, aussi Penn Badgley est-il lui-même revenu sur ce choix scénaristique, dont il a expliqué l’intérêt. ATTENTION : SPOILERS !

You fout l’camp

Rappel des faits : à la fin de la saison 5 (et donc à la fin de la série tout court), Joe ne meurt pas, contrairement à ce qu’on aurait pu présager, et comme son dialogue avec Kate, lorsqu’ils se trouvent tous deux à moitié assommés et enfermés dans le sous-sol en flammes, pouvait le faire penser. Pourtant, après tout ce que Joe a fait subir à bon nombre d’innocents autour de lui, les spectateurs auraient pu penser que le faux gendre idéal trouverait la mort dans d’atroces soufs, histoire de venger ses victimes autant que possible.

Or, Joe n’est pas tué. Il est neutralisé par Bronte (qui lui tire dans les bijoux de famille) puis arrêté. Ses crimes sont révélés au grand public, et le psychopathe finit seul et en prison pour le reste de ses jours. De lui, à l’extérieur, ne reste qu’un vague souvenir et la vidéo humiliante de son arrestation, qui le montre amputé de son membre viril. Pour Penn Badgley, cette fin pleine de signification vaut beaucoup mieux qu’une mort spectaculaire, comme il l’a expliqué à Entertainment Weekly : 

“À mon sens, le final fait en sorte de tout boucler de la manière la plus satisfaisante possible. […] Je pense que [Joe] trouve la conclusion la plus appropriée. Sachant qu’il faut pouvoir ettre qu’aucune conclusion n’aurait été 100% satisfaisante, dans le sens où la justice elle-même ne saurait être satisfaisante pour un homme comme Joe. C’est un agresseur. Un tueur. C’est une mauvaise personne.” 

Effectivement, s’il fallait attendre que Joe subisse un sort comparable à celui qu’il a infligé à ses victimes pendant 5 saisons, il aurait fallu que la série aille dans les extrêmes pour punir son personnage. Or, est-ce que ça aurait eu du sens ? Pas selon Badgley.

“En ce qui concerne Joe, la fin nous amène jusqu’à un terrain relativement neutre. Parce que s’il avait fallu absolument chercher la satisfaction, je pense que ça aurait viré à la soif de sang. On aurait voulu le voir démembré, torturé, atrocement tué par les femmes à qui il a fait du mal. Mais ç’aurait été horrible pour elles, ça n’aurait pas été en phase. Ça les aurait trop rapprochées de sa nature à lui, et nous avec.” 

La recopie des actions qui ont fait du mal en guise de vengeance, ça n’a effectivement rien de bien noble ni de bien satisfaisant, surtout pour les personnages des victimes qui ne se laissent pas transformer par leur bourreau. Œil pour œil, dent pour dent ? Très peu pour Badgley qui pense que, précisément dans le cas de Joe, le fait de demeurer en vie dans ces circonstances particulières était une punition idéale en soi.

“Si on transposait ça à la réalité, avec un vrai homme, une vraie affaire et de vraies victimes, la seule chose qui pourrait réparer les choses un tant soit peu serait le age du temps, du moment que justice serait rendue. […] Et je pense que, dans le cas de Joe, la justice a bien été rendue, en particulier avec le bonus de la mutilation de ses parties génitales”. 

Pour Badgley, le détail un peu sordide de ce que nous appellerons le déchibrement de Joe est un symbole important, parce qu’il vise le mode opératoire du tueur qui, s’il ne se définit pas comme agresseur sexuel, choisit bien ses victimes en fonction de l’attirance qu’il a pour elles, et organise son rapport à elles à travers un prisme sexuel. Un aspect de sa personnalité que Joe ne s’avoue même pas à lui-même, mais qui est bien présent tout au long de la série.

Par ailleurs, l’humiliation publique du tueur et l’exposition de ses méfaits est aussi une plus grande punition que la mort en soi, parce que c’est le moment où la voix off de Joe s’arrête (et sa réécriture tordue des faits avec) pour dire enfin les choses telles qu’elles sont et telles qu’il refusait de les voir. La toute dernière scène, qui le montre seul et silencieux dans sa cellule, est là pour confirmer la disparition de sa voix et l’abolition du personnage à moitié fictionnel et romantique qu’il pensait être. Joe Goldberg est peut-être en prison, mais la voix de son personnage de meurtrier vampirique, elle, est bien morte, et c’est ça qui compte.

La saison 5 de YOU est disponible sur Netflix depuis le 24 avril.